Interprète
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Noomi Rapace est, aujourd’hui, l’une des actrices montantes dont le nom est sur beaucoup de lèvres. Exigeante, elle a multiplié les prestations remarquées dans sa Suède natale, si bien que les portes d’Hollywood se sont ouvertes en grand devant cette beauté ravageuse. Dorénavant, elle fait partie des actrices sur qui l’on doit compter, ses preuves étant faites depuis longtemps grâce à son immense talent.
Noomi Rapace est née le 28 Décembre 1979, à Hudiksvall, en Suède, sous le nom de Noomi Noren. Père absent, elle est éduquée principalement par sa mère actrice qui lui transmettra le goût de la comédie. Son enfance est quelque peu mouvementée, ses parents se séparant alors qu’elle était encore toute petite. La petite fille, certainement troublée, tarde à parler et à s’ouvrir aux autres. A l’âge de cinq ans, elle se voit quitter son pays, sa mère souhaitant s’installer en Islande avec son nouveau compagnon. Elle passe alors sa jeunesse dans les campagnes islandaises qu’elle déteste, et commence très tôt à développer une certaine haine des autres, ne se sentant bien que lorsqu’elle se retrouve seule, dans l’univers qu’elle a créé. Sa mère, inquiète, tente alors l’expérience de la confronter au monde du cinéma pour lui permettre de s’exprimer. C’est ainsi qu’à 7 ans, elle obtient son premier rôle, muet, dans le film « Í skugga hrafnsins ». A la surprise de sa famille, Noomi va profondément s’amuser sur le plateau de tournage, divertissement qui lui donne le sourire et le virus du cinéma. Néanmoins, le fantôme de son père méconnu rôde toujours dans les parages, et la tristesse s’empare souvent de la fillette. L’adolescence ne vient pas arranger le mal-être dont elle est victime, et à l’âge de 14 ans, ne supportant plus la rigueur de son école et l’afflux de bons sentiments de sa famille, elle décide de tout envoyer paitre. Marginale, les cheveux décolorés, et les piercings nombreux, la jeune Noomi erre dans les rues de Copenhague puis de Stockholm, à la recherche d’un moyen d’exorciser ses peines et de canaliser sa colère.
De cette période d’insouciance, elle n’en garde qu’une colère accrue contre les institutions de son pays. C’est cette fugue qui lui a permis de se trouver elle-même et de s’éloigner de « cette famille de cinglés et d’alcooliques » selon ses propres dires. Cherchant à s’émanciper, elle va prendre la décision de changer de nom, prenant selon lui de Rapace, en hommage à l’oiseau de proie, férocement protecteur, témoignant de la rage et de la complexité qui l’anime. Elle survit alors comme elle peut, multipliant les petits boulots, et suivant des cours de théâtre qui vont lui permettre de canaliser cette colère. Alors qu’elle a cherché à s’éloigner de sa mère, elle se découvre attirée par les mêmes passions, et redécouvre certains plaisirs de l’existence. Jouer devient une question de survie, l’échappatoire à sa condition et le moyen de libérer son esprit. Même si ces cours lui permettent de se canaliser, Noomi n’est pas pour autant guérie de ses démons et accepte très mal l’autorité, ne prenant pas non plus le temps d’apprendre ses textes ou de passer des castings. Accepter de faire partie du système et se soumettre aux règles qu’il impose serait une manière de perdre sa liberté et son indépendance, ce qu’elle ne peut se résigner à faire, malgré sa passion. Mais l’âge va venir tempérer ses décisions, et progressivement, sans pour autant devenir conformiste, elle va accepter les codes du monde artistique. Si ses premiers castings se soldent tous par un échec, cette battante ne va pas baisser les bras, bien au contraire. Ayant trouvé sa voie, elle va persévérer et en 1996, après de nombreuses années de galère, la chance lui sourit enfin.
Elle obtient ainsi un rôle dans la série « Tre Kronor » et l’année suivante, elle apparaît dans son premier long métrage au cinéma avec « Sanning eller konsekvens ». Son visage va alors devenir récurrent sur les chaînes de télévision suédoises, grâce à plusieurs séries et téléfilms, prestations qui lui offrent, dans le même temps, plusieurs apparitions au cinéma. Néanmoins, même si elle vit désormais de son art, elle reste cantonnée dans des rôles très secondaires. S’étant assagie, elle devient progressivement une valeur montante du cinéma suédois et la notoriété va arriver en 2007 avec le film « Daisy Diamond » de Simon Staho. A partir de 2009, sa notoriété va dépasser ses frontières natales grâce à sa prestation de Lisbeth pour l’adaptation, au cinéma et à la télévision, de la saga littéraire de Stieg Larsson, Millénium. Noomi Rapace plonge alors dans ce rôle jusqu’à en perdre haleine, s’inspirant de ses propres blessures et de son ancienne vie pour interpréter l’héroïne punk. La fiction se confond avec la réalité, et Noomi incarne durant plus d’un an de préparations et de tournage, la miss Salander, pour une prestation renversante. Ce rôle lui offre alors toutes les portes qui étaient restées si longtemps fermées. Elle est sollicitée par de nombreux metteurs en scène, tous souhaitant la diriger dans son premier rôle post-Millénium. Mais Noomi Rapace ne se laisse pas attendrir par les pontes hollywoodiens et choisit de rester dans sa Suède pour tourner ses deux prochains projets : « Svinalängorna » et « Babycall » de Pål Sletaune. Mais lorsque Guy Ritchie vient lui proposer le rôle d’une femme courageuse, indépendante et légèrement dure à cuire pour la suite de « Sherlock Holmes », celle-ci ne peut refuser la proposition. Une fois encore, son talent éclabousse la pellicule et Ridley Scott lui offre le rôle principal du très attendu « Prometheus », suite plus ou moins officielle de la saga Aliens.
Aujourd’hui plus que jamais, Noomi Rapace semble promise à un avenir radieux. Immensément talentueuse, actrice de performance, il est fort à parier qu’elle continuera dans sa voie et nous offrira toujours plus de rôles marquants, le rapace n’étant toujours pas rassasié.
Le saviez-vous ?
Si aujourd’hui, Noomi Rapace est devenue une star, elle n’en reste pas moins une personnalité atypique. A la question de sa présence dans le star-system, celle-ci a ainsi répondu : « Être une star reste ennuyeux à mes yeux. Je suis là pour jouer et encore jouer, prendre des risques, raser ma tête et faire semblant de me faire sodomiser comme dans Millénium ».
Filmographie sélective
2012 : Prometheus, de Ridley Scott
2012 : Babycall, de Pal Sletaune
2012 : Sherlock Holmes : Jeu d’ombres, de Guy Ritchie
2010 : Millénium 3, de Daniel Alfredson
2010 : Millénium 2, de Daniel Alfredson
2009 : Millénium, le film, de Niels Arden Oplev
2007 : Daisy Diamond, de Simon Staho
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