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Venise 2008: Jour 7 – une Nuit de chien cauchemardesque et un Parc angoissant


Photo Venise 2008: Jour 7 – une Nuit de chien cauchemardesque et un Parc angoissantMardi 02 septembre 2008

8h30
Paper soldier
Compétition
Niveau +1

En 1961, une équipe de cosmonautes s'entraîne pour l'envoi du premier homme dans l'espace. « Paper soldier », film russe, se concentre sur le personnage d'un médecin les accompagnant, ses doutes et ses amours, tourmentés. Esthétiquement impeccable, ce film s'avère un rien trop bavard, exprimant ce qui n'a peut être pas besoin de l'être, notamment les états d'âme de ces dames, femme, maîtresse et prétendante aux faveurs de ce docteur distant. L'histoire n'est qu'un fond, prétexte à dissertations sur le changement d'ère, et la liquidation des traces du stalinisme. Cynisme et excès sont de mise, mais dans la plus pure tristesse.

13h00
Nuit de chien
Compétition
Niveau -3

Werner Schroeter nous revient, avec une oeuvre sombre, située dans une ville assiégée, où affluent de nombreux réfugiés, pour certains atteints du choléra. Pascal Greggory y erre à la recherche de la femme qu'il aime, disparue, cherchant également à récupérer les billets qui lui permettront de fuir en bateau. De cette base inquiétante, le réalisateur extrait une pathétique pantomime, dont la scène du cabaret marque l'un des moments phares. Aussi mal joués (ou devrait-on dire déclamés), que découpés, les dialogues du film sonnent faux de bout en bout, atteignant l'insupportable, avec des réactions outrancières et mal placées (il faut entendre le cri d'exaspération de Bulle Ogier). Sans parler des scènes de provocation ou de maltraitement du pédé de service, interprété par un portugais. Si l'atmosphère est étrange dès le début, on déchante rapidement. Mieux vaut s'enfuir à toutes jambes.

15h15
Parc
Horizons
Niveau +2

Dans la section « Orrizonti », le français Arnaud De Pallières a pour le moins dérouté ses spectateurs. J'en veux pour preuve la réaction à la fin de la projection de presse, avec quelques timides applaudissements, à peine contrebalancés par quelques hésitants sifflets. La maîtrise du cadre, la parfaite et sombre photographie, tout comme la musique lancinante, ont achevé d'hypnotisé une salle loin d'être acquise à un tel exercice de style. Troublante est le terme qui vient aisément à l'esprit pour qualifier cette histoire d'une famille habitant dans une résidence privée (« Le parc »), au prise avec la crise de vocation de leur fils, et avec un voisin aux objectifs douteux. De Pallières sait mettre mal à l'aise (voir la scène de la soirée de bienvenue, réunissant les voisins, et durant laquelle la femme de Jean Marc Barr, ivre, raconte qu'il a tant d'amour, qu'il le dirige aussi vers les enfants, voire les animaux...). Entre blessures inexpliquées, affrontements verbaux, magie noire ou exorcisme, le stress s'installe sur fond d'émeutes dans les banlieues, aussi lointaines que proches, et le puzzle déroute. On aime ou on n'aime pas, mais on angoisse à coup sûr.

17h45
The visitor (Muukalainen)
Journées des auteurs
Niveau +2

Ce petit film finlandais est un modèle de construction silencieuse. Histoire du fils d'un prisonnier, qui observe un inconnu prendre la place de son père dans la maison et auprès de sa mère, « The visitor » doit beaucoup au travail sur la photo (les couleurs sont proprement incroyables) et sur la son. Vu au niveau de l'enfant muet, le film traduit ses frayeurs de jeune garçon, captivé par la forêt, et ultra sensible à tout ce qui est plus grand que lui, et au moindre bruit. La beauté qui se dégage de chaque plan provoque à elle seule des émotions.

20h30
Un altro pianeta
Journée des auteurs
Niveau +1

Un homo, la quarantaine, décide de passer sa journée à la plage. Non loin de lui s'installent trois femmes qui attendent un certain professeur. Rapidement, des liens vont se nouer et permettre la révélation des secrets de chacun. Tourné avec extrêmement peu de moyens (1000 Euros initialement), « Un altro pianeta », s'il ne manque pas d'humour (comparant notamment les enfants qui braillent sur des plages familiales à des trans qui crient sur la plage gay), pêche par excès de sentimentalisme. Tous ces garçons, menteurs sur les bords, un rien machistes, pleurent un peu trop facilement, même si leurs traumas sont grands. Et les discussions sur la nature de l'amour et les couples « libres » sont aussi plates que pauvre en émotions. Sans parler des nombreux clichés qui hantent un film pourtant assez réaliste.

Source: Olivier Bachelard

03/09/08

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