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Venise 2008: Jour 5 – le roi Myazaki et sa princesse poisson Ponyo


Photo Venise 2008: Jour 5 – le roi Myazaki et sa princesse poisson PonyoDimanche 31 août 2008

9h00
Ponyo, on cliff by the sea
Compétition

Le dernier dessin animé de Hayao Miyazaki était l'un des films les plus attendus du festival. Enorme succès au box-office japonais où il reste numéro un après 5 semaines d'exploitation, on se demandait ce que pouvait donner cette histoire prétendument plus orientée pour les petits qu'à l'habitude. Retour donc du côté de « Mon voisin Totoro » pour le maître japonais, avec le récit de l'échappée belle d'une petite « princesse poisson, que son père magicien a laissé partir par mégarde. Si l'on est un rien déçus par les dessins des décors (surtout lorsqu'il s'agit de végétation), grossièrement esquissés au crayon de couleur, le reste de l'animation est toujours à la hauteur du mélange d'action, de magie et de poésie qui caractérise les films de Miyazaki. Le héros est cette fois-ci un garçon de 5 ans, la petite Ponyo, désireuse de devenir humaine, et une bande de petites vieilles pleines de vie. On se régale.

11h15
In Paraguay
Horizons
Niveau -1

On s'interroge rapidement, à la vision de « In Paraguay » de Ross Mc Elwee, auteur du remarqué « Bright Leeves » sur l'intérêt de ce documentaire. Récit de l'adoption d'une petite fille paraguayenne par le couple du réalisateur, le film bascule bien vite de l'intime vers un portrait de ce pays d'Amérique du Sud. Même si on se doute que le réalisateur s'est documenté, on se dit surtout que la lenteur et la sérénité de la vie sur place, sans téléphone ni ordinateur, tant louée par l'auteur dans ses commentaires en voix-off, a provoqué chez lui un ennui certain. Si son intérêt pour le pays où il va chercher la petite est certainement incontestable, on aurait préféré qu'il en reste à l'intimité de la découverte de ce nouveau membre de la famille, ou aux tracas administratifs interminables, ici à peine exploités. Une grosse déception donc.

13h00
Il papa de Giovanna
Compétition
Niveau +1

Deuxième film italien de la compétition, « Il papa de Giovanna » est signé Pupi Avati. Histoire d'un homme qui ne cessera jamais de croire en sa fille, obsessionnelle, que l'on devine rapidement auteur de l'atroce assassinat qui a lieu dans son lycée. La mise en scène de ce récit, plongé dans les années 30, son fond d'un fascisme montré pour une fois comme quotidien et incontesté, reste assez molle, loin de toute modernité, et sur la fin plutôt expéditive dans certaines scènes. Le joli double portrait, plutôt bien servi par les deux interprètes principaux ( Silvio Orlando et Franscesca Neri ) touche par la naïveté exacerbée du père et la rigidité nerveuse de la fille, sans pour autant nous faire adhérer à ce lien indéfectible. L'émotion, du coup, serait plus à rechercher du côté de la mère, hésitante dans son affection, qui choisit rapidement la fuite.

15h45
Voy a explotar
Horizons
Niveau 0

Un couple d'adolescents, l'un fils de député en pleine phase de rébellion, l'autre simple camarade de classe en pleine admiration passionnelle, décident de fuir leurs familles. On suit leur périple, depuis leur cachette sous une tente située sur le toit de l'appartement du député, jusque chez un grand père qui tente de les remettre sur le droit chemin. L'incompréhension des parents est à l'image de celle du spectateur, qui suit sans trop comprendre ce récit qu'on dirait en permanence éclaté, reléguant les parents au rang d'idiots et faisant de l'étandard des jeunes gens une inéluctable source de drame. S'enfuir était peut être une bonne idée, mais pour aller où, et surtout, pour contester quoi ? En sortant de la salle, on ne sait toujours pas très bien, d'autant que le style de ce film mexicain, vire rapidement à l'esbroufe, constituée de belles couleurs et d'un montage cut.

20h15
Sell out, sell out !
SIC
Niveau +3

Jolie surprise du côté de la Semaine de la critique avec une improbable fable malaisienne arty, extrêmement bien écrite, qui vire ponctuellement à la comédie musicale. Histoire d'un jeune inventeur rêveur et d'une animatrice de show télé sur l'art contemporain, tous deux obligés par leur employeur global « Pony - enterprises » de composer avec leur intégrité, « Sell Out, sell out » s'avère une formidable comédie, assumant jusqu'au bout son cynisme quant à l'évolution des médias et des industries. Le duo d'employeurs facilement irritables est assez savoureux, fournissant des dialogues improbables, des colères inattendues et mémorables, comme des passages chantés des plus surprenants. Les bonnes idées sont innombrables, del'exorciseme du côté rêveur de l'inventeur, qui se dédouble alors, jusqu'au nouveau concept de l'et Summum de la lucidité une chanson entonnée en choeur par nombre de figurant chantant l'amour que les pauvres pourraient porter à l'argent, qui lui, préfère les riches ! Tout est dit.

Source: Olivier Bachelard

01/09/08

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