Samedi 30 août 2008
22h30 (la veille)
Plastic city
Compétition
Niveau -2
Le film s'ouvre sur un flash-back dans lequel des rebelles sont pourchassés dans la forêt brésilienne. Des années plus tard, l'on retrouve l'un d'entre deux à Sao Paulo, devenu le parrain d'une pègre spécialisée dans la contrefaçon. Quelques belles photos de la ville ou de bâtiments, retravaillées (voir les beaux nuages rouges) servent de transitions entre les scènes de ce film interminable, dont le récit se concentre sur ce parrain brésilo-japonais, confronté à la pègre locale, à une police bien gourmande et à son jeune bras droit, qui aimerait bien lui voler sa femme et son business. L'histoire est des plus confuses, la mise en scène, esthétiquement recherchée, se double malheureusement ponctuellement d'une symbolique lourde, dans les commentaires d'une voix-off philosophe (« pourquoi gagner tant d'argent pour mourir si jeune... ») ou les boucles d'un scénario abscon (le retour dans la forêt, à la fin). Dire que l'on n'y comprend pas grand chose serait être réducteur. Mais n'est pas Apichatpong W. qui veut...
9h00
Vinyan
Hors compétition (séance de minuit)
Niveau +1
En Thaïlande, une femme mariée assistant à une soirée en faveur d'une ONG, croit reconnaître sur une vidéo, son fils disparu. Maillot de Manchester, démarche, coupe de cheveux, tout lui rappelle l'enfant. Le couple d'occidentaux part alors à la recherche de l'homme qui pourra les aider à passer en Birmanie et à retrouver leur fils. Malgré des efforts esthétiques indéniables et la création d'un univers visuel cohérent fait de moiteur, de pluies soudaines, de végétation luxuriante et de boue, Fabrice Du Weltz, auteur remarqué de « Calvaire » nous livre un deuxième film peu abordable. Certes, il s'agit là d'assister au long calvaire, justement, d'un couple dont la disparition de l'enfant pourrait bien causer la perte. Mais la surenchère de cauchemars, éveillés ou non, finit par avoir raison du spectateur, pourtant enclin à croire à ces mondes où morts côtoient les vivants.
13h00
Un Giorno perfetto
Compétition
Niveau +1
Réflections à haute voix et nombreux sifflets ont accueilli le nouveau film de Ferzan Ozpetek (« Saturno Contro »), dont la casting ne démérite pourtant pas. Valerio Mastrandrea (découvert l'an dernier dans l'excellent « Ciao Stefano ») y interprète un policier dont les violences conjugales vont mener sa famille à sa perte, lors d'une journée où les ennuis s'accumulent. Regard inquiétant, légers tics de la bouche, il déploie ici un charme ténébreux qu'on ne lui connaissait pas. Face à lui, Isabella Ferrari joue la femme, échappée avec ses deux enfants d'un foyer devenu dangereux. Les premières scènes où le couple s'affronte, au téléphone, puis dans la voiture, réussissent à faire monter efficacement la tension. Malheureusement, Ozpetek en fait des tonnes, des visages de femme peints sur les murs par un jeune amoureux transi, jusqu'à une insupportable ponctuation des scènes les plus terribles, par une musique ronflante. Il réussit, durant les 20 dernières minutes, à gâcher un film qui ne manquait pourtant pas de charme.
18h15
Kabuli Kid
Journées des auteurs
Niveau +2
Une femme vêtue d'une burka, abandonne son bébé sur la banquette arrière d'un taxi. Le chauffeur va avoir le plus grand mal à faire récupérer l'enfant par les services sociaux de Kaboul, ville symbole d'un Afghanistan désorganisé. De cette situation tragique nait une comédie plutôt réussie, révélatrice d'une culture dans laquelle avoir un garçon est un objectif en soi, que certains se refusent à accomplir à tout. L'étonnement est présent à chaque instant, entre les tentatives égoïstes du chauffeur de refiler l'enfant à la police, à une femme dans la rue, ou encore à une française représentant ONG, et celles des gens autour, d'une femme voilée qui évite de s'approcher de l'enfant alors qu'il git sur le trottoir, ou d'un policier bien embêté par un autre orphelin de plus. Le comique fonctionne à merveille, voilant à peine le drame de grande ampleur que vit encore un pays dans lequel élever un enfant n'est pas chose facile.
Source: Olivier Bachelard
31/08/08
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