Vendredi 29 août 2008
22h30 (la veille)
Inju, la bête dans l'ombre
Compétition
Niveau -1
Seul film à sortir en France conjointement à sa présentation à Venise (le 03 septembre), « Inju » de Barbet Shoeder représente la France avec l'improbable histoire d'un auteur français défiant Oe, maître incontesté du thriller amoral, et menacé de mort par celui-ci. Direction d'acteurs déplorable (Magimel n'arrive pas à faire croire à son personnage une minute, que ce soit lors des interviews littéraires accablantes ou des scènes plus intimes ou violentes), effets appuyés (à l'exception d'un sursaut inattendu lorsque la fille porte des écouteurs...), tout sonne faux dans cette histoire trop bavarde. Seuls les rêves du personnages s'avèrent finalement intéressants, flirtant avec un univers japonisant vieillot, entre polar, film de sabre et d'horreur. A oublier
10h15
Z32
Horizons
Niveau 0
Avi Mograbi avait signé le documentaire percutant « Pour un seul de mes deux yeux ». Croyant tenir un nouveau sujet en or au travers du dénie d'un soldat israélien impliqué dans un machinal massacre, il s'est trouvé avec « Z32 » un nouveau concept, au départ intéressant, mais qui aurait du faire l'objet d'un court métrage plus que d'un long. Si le principe de la mise en images des interviews du soldat, plus perturbé au départ par le danger d'une sortie de l'anonymat que rongé par la culpabilité, et de ses dialogues avec sa copine, était intéressant, c'est parce que Mograbi choisit de mettre en parallèle acceptation de la culpabilité et révélation progressive du vrai visage de ces gens au départ « comme les autres ». Le floutage de tout le visage, excepté les yeux et la bouche, précède ainsi un masque de terre, puis un visage impassible en images de synthèses. Mais la fausse bonne idée du réalisateur, à qui beaucoup ont dû dire qu'il n'y avait pas là de quoi faire un film, est d'avoir chanté entre chaque interview sont exaspération. Des passages aussi inutiles que pathétiques qui fleurent bon la mégalomanie. On est au final très loin de l'impact d'un « Valse avec Bachir » sur un sujet pourtant très proche.
12h45
The burning plain
Compétition
Niveau +3
Guillermo Arriega est le scénariste attitré de Innaritu (« 21 grammes », « Babel »). Il réalise avec « The burning plain » un film qui ressemble forcément à celui de son maître, dans sa structure temporelle éclatée, qui retrouve peu à peu une cohérence et une logique implacable. Prenant comme point de départ l'explosion d'une caravane en plein désert, emportant avec elle les deux corps d'amants enlacés, il examine à la loupe l'impact de cette révélation sur les familles de l'homme et de la femme impliqués. Mais l'on se doute que les choses ne seront pas si simple, d'autant que l'on suit trois histoires en parallèles, dont les liens apparaîtront de par d'infimes indices. Dans sa tâche, l'auteur est servi par un casting impeccable, depuis Kim Basinger en mère tiraillée, jusqu'à Charlize Theron en mystérieuse femme aussi instable que sauvage. Un coup d'essai, qui mêle encore une fois communautés latinos et blanches pour un dénouement qui manque cependant un peu d'émotion.
17h45
Machan
Journées des auteurs
Niveau +3
Au Sri Lanka quelques hommes désespèrent de pouvoir émigrer en Europe dans l'objectif de nourrir leurs familles. L'un d'entre eux a l'idée de monter une fausse équipe nationale de Hand Ball réunissant 16 joueurs et de tenter une inscription à un tournoi amical allemand. Ce pitch rappelle forcément celui de « The full monty » où des chômeurs montaient un spectacle de Cheapendales. Et malgré la misère, ici autrement plus accablante, l'état d'esprit est le même, entre espoir immense, humour à toute épreuve, et coups durs qu'on encaisse avec la plus grande dignité possible. Si la recette est donc éprouvée, le film s'engage dans de belles provocations vis à vis des politiques d'immigration (même des clandestins étrangers sont engagés dans l'équipe, pour dépanner un passeurs qui n'arrive pas à leur trouver un bateau pour l'Italie) et le scénario fait preuve d'un humour basé sur le contraste entre misère et positivisme des personnages (voir la scène où deux grand mères ne s'étonnent même pas que le propriétaire leur ait retiré le toit de la maison, appréciant l'air plus frais et la vue sur les étoiles...). Une très belle comédie sociale.
20h30
Lonsj (Cold Lunch)
Semaine de la critique
Niveau +3
La Norvège n'en finit plus de nous livrer des films décalés. « Cold Lunch » fait ainsi partie de ces films cyniques venus du Nord, que l'on savoure, un rien incrédules. Mais contrairement à « Norway of life » ou au voisin « La nouvelle vie de Mr Horten », le film point de ciel bas et gris ici, la luminosité contrastant avec l'accumulation d'ennuis annoncée par un chapitre finalement pas très utile. Cette oeuvre chorale se concentre principalement sur trois personnages (une fille jamais sortie de chez elle, un jeune homme efféminé et sans le sou, et une femme toute dévouée à son mari), dont les vies impactes les unes sur les autres, à partir d'un accident de machine à laver qui oblige le jeune homme à couper les plombs. De cet effet papillon de départ, l'auteur tire une comédie dramatique désenchantée et nous propose en conclusion, sa propre vision des « paradis retrouvés ».
Source: Olivier Bachelard
30/08/08
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