News Cinéma

Venise 2008: Jour 10 – Mickey Rourke flamboyant dans The wrestler d'Aronofsky et Pronostics


Photo Venise 2008: Jour 10 – Mickey Rourke flamboyant dans The wrestler d'Aronofsky et PronosticsVendredi 05 septembre 2008

22h30 (la veille)
Il seme della discordia
Compétition
Niveau -1

Que dire de cette pantalonnade italienne ? Que le scénario et la mise en scène ne savent pas sur quel pied danser, hésitant entre drame, comédie loufoque et moments poétiques (souvent pathétiques). Que les actrices en font des tonnes et que Allessandro Gassmann est impassible au possible. Que les allusions sexuelles (voir la machine à laver qui dégorge à un moment très opportun) sont d'une lourdeur insoutenable. Si l'on nous arrache un ou deux sourires avec notamment l'épisode du soutien-gorge éjectable, le reste n'est que saynettes à la limite du sketch et érotisme digne des plus mauvais programmes télés italiens. On en sort agacé, d'autant plus que sous ses prétentions à aborder de manière légère la stérilité, le film légitime pratiquement le viol comme un acte d'amour ! Navrant.

9h00
Un lac
Horizons
Niveau +1

La section Horizons nous offre un film expérimental co-produit par Rhône Alpes cinéma. Le résultat est impressionnant de rugosité, mais trouble de par son mélange de froideur et de sensitivité. Certains ne supporteront pas la caméra à l'épaule, qu'on a rarement vu autant instable, mais Philippe Grandieux sait adapter son cadre, souvent au plus proche des visages et des mains, pour mieux faire ressentir l'imminence d'une crise d'angoisse ou d'épilepsie. Cette sombre histoire d'amour entre frère et soeur, perturbé par l'arrivée d'un nouveau bûcheron, nous emmène en tous cas dans des contrées enneigée, au ciel aussi bas que la vie en semble absente.

11h15
The wrestler
Compétition
Niveau +2

Darren Aronofsky avait été particulièrement mal accueilli ici il y a deux ans avec « The fountain ». Il revient néanmoins en compétition avec le portrait d'un catcheur professionnel aussi fauché et en mauvais état que seul. Et il permet, deux ans après « Sin city », la confirmation du retour en force d'un certain Mickey Rourke, qui pourrait rafler au passage la Coupe Volpi du meilleur acteur. La gueule âbimé, le corps couvert de cicatrices, l'acteur incarne à merveille cet homme que plus rien ne raccroche à la vie, hormis les combats. Parabole sur la célébrité, le scénario aligne les personnages profonds, dont la fille, déboussolée par un contact inattendu avec son père (Evan Rachel Wood, décidément formidable) et nous livre quelques belles scènes comme la pathétique « convention » des anciens catcheurs. Entre être un « has been » et continuer jusqu'au bout, il faut sans doute choisir, mais comme le dit Rourke lui-même, quand on a pas tenté sa chance, c'est moins difficile que d'avoir sa gloire derrière soi.

17h45
Stella
Journées des auteurs
Niveau +3

Finir par un film français dont on entend le plus grand bien depuis le début du festival était sans doute une bonne idée. « Stella » est une oeuvre remarquable de sensibilité, retraçant une année scolaire d'une petite fille, ballotée entre son foyer (le bar de ses parents), ses amis (les clients du bar de ses parents) et ses vacances chez sa grand mère du Nord. La voix-off de la petite nous guide au départ dans son univers, pour faire ensuite part, comme dans sa vie, aux amitiés qui se nouent. Description attentive des différences sociales, reconstitution musicalement illustrée des années 75-76, jeux d'enfants des plus réalistes (dans les décharges ou sur les tas de betteraves), le film offre un aperçu réaliste d'une enfance comme une autre. Et le tout est fait dans un esprit positif, redonnant à l'école, la lecture, la culture, une place légitime. Que demander de plus ?

Le Festival se termine demain (la compétition est déjà finie depuis ce matin) et il est temps de passer aux pronostics, exercice particulièrement difficile étant donné le nombre de déceptions qui ont jalonné cette édition. Dimanche vous retrouverez le palmarès ainsi que les dernières news sur peut-être quelques films complémentaires, mais cela, ce sera en fonction du temps et de la forme. Il est l'heure de penser un peu à soi, à la plage, à la pizza et aux soirées vénitiennes. A l'année prochaine.

Pronostics 2008:

Lion d'or:
TEZA

Prix spécial du jury:
BIRDWATCHERS

Lion d'argent
Meilleur réalisateur:
Katherine Bigelow
pour HURT LOCKER

Coupe Volpi
Prix d'interprétation masculine:
Mickey Rourke
dans THE WRESTLER
Marc Greenfield
dans VEGAS: BASED ON A TRUE STORY

Coupe Volpi
Prix d'interprétation féminine:
Dominique Blanc
dans L'AUTRE
Charlize Theron
dans THE BURNING PLAIN

Prix Marcello Mastroianni
Meilleur espoir:
Rosemarie Dewitt
dans RACHEL GETTING MARRIED

Meilleur contribution artistique:
PAPER SOLDIER
ou THE SKY CRAWLERS

Meilleur scénario:
VEGAS: BASED ON A TRUE STORY

Lion spécial 65:
Hayao Miyazaki
pour PONYO

Lion du futur:
Meilleur premier film
PA-RA-DA

Source: Olivier Bachelard

06/09/08

Partager cet article sur Facebook Twitter