News Cinéma

Venise 2007 - Jour 9 – Nocturna et Johnnie To créent la surprise


la veille:

20h30 – film surprise: Mad detective - compétition
Niveau +3

C'est finalement Johnnie To qui signe le film surprise 2007 qui est finalement comme l'an dernier en compétition (« Still life » en 2006 avait d'ailleurs emporté le Lion d'Or). Film policier un rien barré, « Mad detective » est l'histoire d'un ancien inspecteur capable de voir les personnalités intérieures des gens. Mais peu-être en fait est-il simplement fou. Jouant sur les deux tableaux, le scénario est à la fois intelligent et touffu, donnant lieu à d'incroyables situations, notamment lorsque le fameux inspecteur approche un policier sensé avoir 7 personnalités différentes. Qui contrôle qui? Là est la question. Et comment, selon le contexte, faire apparaître la personnalité coupable? Autant de questions que Johnnie To met en scène de manière dynamique, osant presque tout, même le mélo.

Jeudi 06 septembre 2007

8h15 – Nightwatching – compétition
Niveau +2

Peter Greenaway n'avait rien fait depuis ses expériences avec les valises qui composaient la vie d'un certain Tulse Lupper, restées jusque là inédites en salles. Le voici de retour avec un essai très pictural sur la vie de Rembrandt, ses femmes successives, ses tableaux et les intérêts de ses clients. Très théâtrale, le film reconstitue magnifiquement différents tableaux du maître et offre à Martin Freeman (« Love actually », « H2G2 ») un rôle qui pourrait bien lui valoir un prix d'interprétation. Décrytant les messages que le peintre est sensé vouloir faire passer au travers d'une représentation en mouvement ou action, de bourgeois hollandais pourtant immobiles dans leurs poses, le scénario met en avant susceptibilités et enjeux politiques de l'époque. Intéressant.

11h00 – L'ora de punta – compétition
Niveau 0

Le dernier film italien de la compétition a été copieusement hué lors de la projection de presse. Cette histoire d'un policier de la brigade financière aussi ripoux dans son métier que frauduleux quand il passera de l'autre côté de la barrière paraît en effet trop schématique. Comme le portrait monolitique qui est fait de cet homme, lâche, entreprenant et ambitieux à l'extrême, qui ose tout, même les pires ignominies pour assurer ses arrières. L'interprétation se révèle cependant impeccable, mais sans crédibilité, ne rachète pas le film. D'autant que certaines conquêtes féminines un peu expéditives dans la narration, prêtent carrément à rire.

13h15 – Beyound the years – hors compétition
Niveau +1

L'oeuvre de Im Kwon Taek est décidément imprégnée de cette culture très particulière du chant traditionnel coréen, à mi chemin entre conte et chanson. « beyond the years » est un mélo poussif qui met en scène une famille de chanteurs, dont le père aurait volontairement rendu sa fille aveugle, pour transférer l'énergie de la vue vers la voix et les oreilles. De cette belle et épouvantable idée de départ, le réalisateur fait malheureusement un drame construit en multiples flash-back autour d'un dîner réunissant le frère de la chanteuse et un émoureux éconduit. Le récit est improbable, les personnages se compliquent la vie de manière éhontée et surtout, la confusion provient d'un choix de deux interpètes, qui jeunes, se ressemblent au point qu'on ne sache plus par moment dans quelle partie de l'histoire on se trouve: celle du frère ou celle du voisin. De plus, on ne pardonne pas à des films américains d'être sur-signifiants en ajoutant des éléments explicatifs de l'intrigue ou en utilisant en bande son des chansons commentant l'action, alors pourquoi le ferait-on avec ce genre de film, qui utilise en live des chansons exprimant explictement les sentiments ou la situation des protagonistes. Le tout n'est donc pas des plus légers, même si quelques beaux moments viennent ponctuer le récit.

16h30 – Christopher Columbus O Enigma – hors compétition
Niveau +1

Manoel De Oliveira se penche sur la découverte de l'Amérique, et plus généralement sur l'influence des navigateurs portugais sur la découverte du monde. Si le voyage est agréable, dans la dévouverte du sud du Portugal de 1960 comme dans le périple du couple réalisateur et sa femme en Amérique 47 ans plus tard, le plus vieux des réalisateurs portugais ne peut s'empêcher de convoquer une figure de Colomb féminine, épée à la hanche, sensée symboliser le regard bienveillant du navigateur sur cette quête d'Histoire. Le ridicule est alors au rendez-vous, loin d'une quelconque poésie. De plus, Oliveira se permet au passages quelques réflexions rétrogrades sur l'art contemporain et la politique de restauration des monuments, qu'il fait dire, et c'est un comble, à son personnage, jeune. Heureusement, une inattendue déclaration d'amour entre sa femme et lui vient illuminer le dernier quart d'heure du film, plus ouvert.

20h30 – Nocturna – hors compétition
Niveau +3

Attention: dessin animé Magique! A la vision de « Nocturna », on pense forcément à l'imagination de Miyazaki, car les espagnols qui ont fait le film ont créé un monde absolument incroyable, aux créatures plus enchanteresses les unes que les autres. Le graphisme, lui, n'a rien à voir, et s'ancre dans une vision plus schématique des personnages, délicieusement rondouillets, et une stylisation des décors, tantôt riches, tantôt fait d'ombrses ou de silhouettes. Partant d'une idée simple - la peur du noir chez les enfants, « Nocturna » compose une aventure à échelle d'un petit garçon, qui à la recherche d'une étoile manquante, va devoir faire preuve de courage et détermination. Un joli conte, qui ravira les petits et séduira forcément les grands par une poésie et une musique aussi douces qu'une nuit étoilée.

Source: OB

07/09/07

Partager cet article sur Facebook Twitter