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Venise 2007 - Jour 6 – Anderson, Shepard et Wen réussissent des comédies rythmées et intelligentes

la veille:

22h30 – The Darjeeling Limited – compétition
Niveau +3

Précédé d'un court métrage (« Hotel chevalier ») hilirant qui sera disponible sur internet quelques temps avant la sortie du film, « The Darjeeling Limited » est le nouveau délire de es Anderson, réalisateur américain connu pour ses comédies décalées non sans fond (« La famille Tennenbaum », « La vie aquatique »). Cette fois-ci, il embarque trois frères dans un voyage spirituel à bord d'un train indien, vers une mère abstraite qu'ils n'ont pas vu depuis des années. De la confrontation de ces trois gamins de trente ans, du mélange des cultures autant assumé que raillé, et du soin apporté au détails se dégagent une comédie enlevée sous l'égide de l'apprentissage de la confiance et de la guérison morale. Accueilli avec enthousiasme, ce huis clos partiel affiche un beau rythme, une réjouissante inventivité et surtout un casting impeccable.

Lundi 03 septembre 2007

8h30 – The hunting party – hors compétition – nuits vénitiennes
Niveau +3

Richard Shepard nous livre lui aussi une comédie, mise en cause des agissements de la communauté internationale en Bosnie, où la recherche des criminels de guerre est étrangement restée sans effet. Trois journalistes aux expériences différentes décident en effet de partir interviewer le plus dangereux d'entre eux, se confrontant à toutes sortes d'intermédiaires aussi barrés les uns que les autres. De l'agent de la CIA pas si secret, à la belle tueuse, ils vont au devant de dangers que le réalisateur arrive à rendre palpable, désamorçant cependant régulièrement les tensions par les attitudes inattendues des uns ou des autres. Malgré le ton léger, le fond est pesant, et les accusations édifiantes.

11h15 – The sun also rises – compétition
Niveau +3

Très attendu, le nouveau film du réalisateur des « Démons à ma porte » fait preuve lui aussi d'un sens de l'humour qui passe beaucoup par le visuel, l'absurde et le comique de répétation. Approchant les thémes de l'exclusion et la persécution au travers de deux destins (celui d'une mère supposée folle parce qu'elle est heureuse de grimper aux arbres et celui d'un professeur qui passe pour un pervers), il fait se rencontrer ses deux histoires distinctes dans une troisième partie malheureusement moins drôle et bien obscure. Les idées de cinéma et le rythme ne manquent pas, le traitement de l'image renvoient un monde campagnard coloré face à un monde de la ville assez terne, sur fond de rééducation et donc de réforme culturelle. Un film qui demande à être décrypté.

14h00 – Un baiser, s'il vous plaît! – journées des auteurs
Niveau +2

Habitué du festival de Cannes, Emmanuel Mouret fait aujourd'hui ses premiers pas avec un film légèrement plus sombre qu'à l'habitude. Pour justifier son refus de donner un baiser à un bel inconnu, une femme y raconte l'histoire d'une amie à elle, qui jadis accepta d'aider son meilleur ami, en manque permanent d'affection. Toujours aussi bavard, le scénario de Mouret surprend par l'incongruité des situations et des dialogues cousus mains. Le jeu des acteurs, légèrement décalé, ne gâche en rien le plaisir des bons mots. Comme dans « Changement d'adresse », on retrouve Frédérique Bel, qui interprète cette fois-ci les ex-petite amie compréhensive. Et l'on est touché par le personnage de Stephano Accorsi, pharmacien malheureux qui ne demande que la vérité. Un plaisir à déguster lentement.

20h15 – La ragazza del lago – semaine de la critique
Niveau +2

L'Italie nous propose ici un film policier assez convenu mais aussi relativement efficace, mettant en émoi tout un village, suite à la découverte du corps d'une jeune fille amoureusement déposé sur les rives d'un lac. S'appuyant sur un personnage d'inspecteur bourru et pince sans rire, le scénario aligne méticuleusement les fausses pistes, du paralytique agressif et jaloux, à l'attardé mental qui emmène les petites filles voir des lapins, en passant par le petit ami fuyant. Le film doit sa réussite à son casting, au beau milieu duquel on retrouve Valeria Golino ( « Hot shots », « Respiro ») en mère courage, saisissante.