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Venise 2007 - Jour 2 - Ang Lee déçoit et Branagh livre un remake savoureux

la veille:

22h30 – Lust, caution – Compétition
Niveau +1

Après avoir remporté le Lion d'or il y a deux ans avec « Brokeback Mountain », Ang Lee revient sur le lido et déçoit. En effet, son nouveau film, histoire d'une liaison entre une jeune résistante et le chef de la police chinoise en pleine occupation japonaise, ne provoque que bien peu d'émotion. Du contexte historique, Ang Lee s'éloigne très rapidement, pour s'intéresser, comme à son habitude à l'intime. Si les scènes de sexe, entre douleur et plaisir, son plutôt réussie, à aucun moment on ne croit à l'histoire d'un amour naissant. D'autant que le réalisateur prend son temps, installant son long flash back sur près de 2h35. Au final, seul Tony Leung s'en sort plutôt bien, dans un rôle plus sombre qu'à l'habitude, en suspicieux manipulateur dont la carapace pourrait ne pas être si épaisse.

Jeudi 30 août 2007

8h30 – Far north – hors compétition – nuits vénitiennes
Niveau 0

Malgré de sublimes plans sur la banquise, les moraines, les glaciers, « Far north » ne restera pas comme le grand film d'aventure escompté. Histoire de l'exil d'une mère et sa fille, maudites, rencontrant l'homme qui sèmera la discorde, « Far north » accumule les belles images, les clichés sur la civilisation (Sean Bean leur apprend à cuire la viande ou écouter la radio...), sans jouer pour autant sur les mythes inuits. Michelle Yeoh, actrice chinoise, tient ici le rôle principal, femme de poigne, habituée à vivre à la dure. Si la reconstitution est saisissante, on ne peut pas dire que le metteur en scène se soucie de crédibilité, surtout dans les scènes de massacre par les hommes blancs, où bizarrement, l'héroïne se retrouve épargnée, alors que les autres femmes ont toutes été tuées.

10h45 – Sleuth – compétition
Niveau +2

Kenneth Branagh, déjà présent l'an dernier avec « La flûte enchantée » revient cette fois-ci en compétition avec « Sleuth », remake du « Limier » de Mankiewitz. Adapté à vrai dire directement de la pièce qui avait donné lieu au premier film, le film est un vrai plaisir de joutes oratoires et de manipulation, mettant face à face un riche écrivain et l'amant de sa femme. Les deux intéreprètes, Michael Caine (déjà présent dans le rôle du jeune dans « le limier ») et Jude Law se font face avec un plaisir malicieux, au beau milieu de décors aussi captivants qu'austères, que viennent sublimer des jeux de lumières innatendus. Certains qualifieront cela de théâtre filmé, mais les points de vue osés, comme les utilisations imbriquées et multiples de la vidéo surveillance sont du plus efficace effet. Un affrontement sous forme de jeu macabre, qui vous prend par moments aux tripes.

13h00 – Sad vacation – horizons
Niveau +1

Le film d'ouverture de la section Horizons installe d'emblée la sélection dans l'exercice de style pas forcément crédible. En effet, dans « Sad vacation », nombre de personnages, liés sans forcément le savoir, se retrouvent dans une même maison, et s'entre déchirent autour de la notion de parenté. Le héros, un marin ayant recueilli un enfant dont le père a été assassiné, retourne chez sa mère, pour régler ses comptes avec elle, qui l'a abandonné. Interrogation ouverte sur le pardon et la nécessité de faire payer à l'autre son irresponsabilité passée, le film, d'abord intéressant sur la nature des liens que l'on choisit, se perd ensuite en d'improbables histoires de clans et de familles recomposée malgré elles. Un film à la poésie appuyée et pas toujours à propos.

20h30 – Django – Retrospective Western Spaghetti
Niveau +2

Il n'est pas dans mes habitudes d'aller voir des reprises ou des copies restaurées dans les festivals. Peut-être parce qu'avec des sélections qui flirtent avec les 90 films inédits, il est déjà difficile d'en voir une cinquantaine sur 10 jours. Une fois n'est pas coûtume, car ce « Django » fait l'objet d'un remake, par Takeshi Miike, qui sera présenté en compétition dans quelques jours. S'ouvrant sur une chanson à la gloire de son héros, mystérieux cow-boy tirant sans relache un cercueil derrière lui, ce western spaghetti nous plonge dans un monde fait de boue, de sueur et de sang. A noter quelques uns des plus beaux morceaux de bravoure du genre: fusillade à la mitraillette, tir au pistolet les mains préalablement écrasées... Tous les poncifs du genre sont là: gros plan de profil avec tête qui se retourne lentement, duels... On attend avec impatience de voir ce qu'en a fait Miike, avec Tarantino dans l'un des rôles principaux.