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Venise 2007 - Jour 1 – Premier jour, premier choc: Expiation signé Joe Wright


Avant de relater la première journée de la Mostra, un petit aperçu de deux films visionnés la veille de l'ouverture, dans le cadre des Journées des auteurs (Venice days).

Cargo 200 – Journée des auteurs
Niveau -1

Ce film russe, à la fois confus et extrêmement dur, nous conte deux enquêtes menées en parallèle par un officier. Nous sommes en 1984, et le film met en évidence, de manière brouillon, les pertes de valeurs liées à la dislocation progressive de l'URSS. S'il montre la manière dont les puissants, membres de l'armée ou officiels du parti, se sont brutalement tournés vers l'argent ou la religion, le film ne convainct cependant pas, provoquant un réel ennui. Ceci malgré les crédibles et difficiles scènes de torture, où une jeune femme est menottée nue sur un lit, pour n'avoir point attendu son fiancé, parti au front en Afghanistan.

Bianciardi! - Journées des auteurs
Niveau 0

Ce documentaire sur un célèbre romancier italien est signé Massimo Coppola. Si l'on ne peut pas nier au réalisateur un certain sens du cadrage, offrant quelques magnifiques plans d'une frappante simplicité, on ne peut pas dire que le fond soit passionnant. Après des début marqués politiquement, avec un premier livre sur la condition des mineurs, puis une oeuvre autour de la pauvreté (il est alors traducteur, et donc exploité), Bianciardi finit par céder aux sirènes de la célébrité, puis de l'alcool. Manquant de souffle, le documentaire montre cependant comme il est balloté entre plusieurs villes et destins. On est loin cependant d'avoir face à nous un personnage à la Bukowski ou simplement réellement subversif. Du coup, on l'observe sombrer, et le film avec.

Mercredi 29 août 2007

10h30 – Atonement (Expiation) – Ouverture / Compétition
Niveau +4

Joe Wright, auteur remarqué d' « Orgueil et Préjugés » signe, avec le film d'ouverture, « Atonement » (expiation) le premier choc du festival, côté compétition. Sublimement mis en scène, le film conte la séparation d'un couple sur le point de se former, ceci du fait des actes inconsidérés de la jeune soeur de la fille. Montrant d'abord l'interprétation des évènements que ce crée celle-ci, avec en fond une musique rythmée par la frappe des touches d'une machine à écrire, il enchaîne à plusieurs occasions avec une vision rapprochée de la même scène, impliquant les autres protagonistes. Cette construction apporte beaucoup à un récit basé sur la passion de l'écriture mais également la jeunesse de l'imagination.

Eperduement, l'on suit le destin tragique du couple emmené par Keira Knightle, espérant jusqu'au bout un dénouement heureux. Mais ce ne sont peut être que les livres ou les oeuvres de fiction qui mènent à cela. C'est en tous cas ce que semble dire « Atonement », film anglais en costumes, dont la majeure partie de l'éction se déroule sur près de 5 ans, de 1936 à 1940. Une histoire bouleversante, servie par de superbes plans et quelques plans séquences mémorables. Un grand, très grand moment de cinéma.

13h00 – REC – hors compétition – nuits vénitiennes
Niveau +1

Rien de bien révolutionnaire du côté des nuits vénitiennes, avec le nouveau film de Jaume Baloguero (« La secte sans nom », « Fragile »), qui signe ici un honorable film de zombies. A mi-chemin entre le « projet Blairwitch » et « 28 jours plus tard », le film conte le début d'une épidémie que l'on commence à connaître. Prenant le parti du faux reportage, Baloguero se positionne en caméraman d'une équipe télé sensé suivre les agissements d'une caserne de pompiers. Appelés pour un malaise de vieille dame, ils se retrouvent eux même coincés « pour des raisons sanitaires » dans une cage d'escalier, avec tous les occupants. Pointant la paranoïa ambiante, mettant à jour le racisme quotidien, « Rec » fait preuve d'une certaine efficacité dans les scènes de poursuite ou de morsures, l'aspect caméra à l'épaule permettant de capter la panique.

15h15 – Glory to the filmmaker – Hors compétition
Niveau +2

Takeshi Kitano a-t-il encore quelque chose à dire? C'est un peu ce que semble se poser lui-même le réalisateur japonais avec ce nouveau film, aussi égocentrique, irritant, que par moments, brillant. Se mettant en scène au travers d'un homme gonflable en train de passer des tests médicaux, il engage ensuite une sorte de reportage sur l'ensemble des genres cinématographiques qui ont fait son succès (gangsters) et ceux qu'il aurait pu aborder, sans succès (traditionnels, love story, horreur, films de sabre...). Les courts métrages distanciés qui en découlent, sont, il faut l'avouer, très drôles, et pour certains semblent éclairer la personnalité du réalisateur culte (notamment son enfance). Malheureusement, le tout se perd en une histoire finale, aussi amusante qu'obscure, flirtant avec le grand n'importe quoi, amis apportant par moment une étrange jubilation. Inclassable.

17h45 – Continental un film sans fusil – Journées des auteurs
Niveau +1

« Continental » est un film canadien, qui fait du même coup partie des rares films en français présentés à Venise. On y suit les destins croisés de 3 personnages: un vrp débutant, une hotesse d'accueil qui désespère de rencontrer quelqu'un, et un vieillard qui cherche de l'argent pour une opération des dents. Ce film à la lenteur volontaire distille un mal de vivre correspondant aux différentes solitudes qui s'y frolent, mais jamais ne se rencontrent vraiment. Un voyage nocturne vers une libération positive, où chacun sera capable de faire des choix salvateurs, sans pour autant renoncer.

Source: OB

30/08/07

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