News Cinéma

Venise 2006 - Jour 5 - Le choc Children of Men


Dimanche 03 septembre 2006

8H30 - Hors compétition - RETRIBUTION de Kyoshi Kurosawa

S'ouvrant comme un film policier des plus classique, "Retribution" se mue rapidement en film de fantôme, où une belle femme habillée en rouge retrouvée noyée la tête plongée dans une flaque d'eau, vient hanter le policier chargé de l'enquête. Entre recherche d'un serial killer reproduisant la dite noyade, indices incriminant le policier, apparitions fantomatiques, annonciation de morts en cascades, on se perd complètement dans les méandres d'un scénario qui se répand en explications sur le passé des personnages et les rapports entre vie et mort.

L'implication possible du policier, les conséquences de son inaction ne passionnent pas. Et les figurent de style, avec apparitions soudaines de la femme en rouge, cris stridents et reflets dans les flaques, sont des plus ennuyeuses.

10H45 - Compétition - CHILDREN OF MEN de Alfonso Cuaron

On était forcément intrigué par l'idée de voir ce qu'Alfonso Cuaron, réalisateur de "Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban" et "Y tu mama tambien" pouvait faire d'un scénario futuriste où l'humanité est devenue stérile, et où le plus jeune enfant à près de 18 ans. Le résultat est là, et il est simplement brillant. Non content de créer un univers pas si lointain (nous sommes en 2027), où les avancées technologiques semblent crédibles (écrans publicitaires sur les bus, design un peu plus novateur des voitures...), il met aussi en image le chaos d'un monde où l'espoir d'une descendance a disparu.

Dans ce monde, seule l'Angleterre, avec une puissante armée, a su endiguer les pillages et autres phénomènes, grâce à une politique de contrôle stricte de l'immigration. Et Cuaron nous offre une vision assez politique de cette politique de l'extrême, renvoyant aux images des camps nazis, et imprégnant littéralement l'écran d'une misère poisseuse de la ville et d'un ghetto, contrastant avec le calme apparent de la campagne.

Coté mise en scène, il maîtrise parfaitement les scènes d'actions, faisant preuve à la fois de nervosité et d'efficacité. Il réussit ainsi à nous plonger au coeur d'une terrifiante embuscade, et à nous faire vivre un état de guerre civile dans des rues délabrées. Jamais misérabiliste, il sait cependant montrer les corps décharnés et émouvoir par quelques scènes où la musique prend une importance toute particulière. Son "Children of men" est à coup sûr l'un des grands films de cette fin d'année 2006.

13H15 - Compétition - FALLEN de Barbara Albert

Film autrichien de la compétition "Fallen" est une histoire de filles. Cinq vieilles amies se retrouvent à l'occasion de l'enterrement d'un ancien camarade de classe. Certaines se sont perdues de vue. Mais chacune a surtout pris un chemin différent de celui des autres. Et c'est à cette rencontre que la réalisatrice nous convie.

Entre petits secrets, frustrations, et défoulements d'un soir, elles nous entraînent dans leurs grandes enjambées entre funérailles et mariages, et l'on a bien du mal à croire que la transition soit aussi aisée. La réalisatrice, elle, annonce par la présentation figée de photos, ce qui va se passer par la suite, que ce soit dans le cadre ou hors champs. Une bonne idée de mise en scène, qui donne envie de connaître la suite de cette histoire qui se pose bizarrement dans les derniers instants en donneur de leçon politique. Etrange.

16H45 - Hors compétition - LES CONTES DE TERREMER de Goro Miyazaki

Après Hayao, voici Miyazaki fils, qui a tout de suite les honneurs d'une sélection dans un festival majeur. Si son personnage principal tue le père, ceci dans les dix premières minutes du film, il n'en est pas de même pour le réalisateur. Au niveau graphisme, son film ressemble énormément à ceux de son père ("Le château ambulant", "Princesse Mononoké"...), l'aspect tordu et foisonnant de certains décors en moins.

Avec cette histoire de prince partiellement possédé, de mages et de vie éternelle, il faut dire que Goro Miyazaki était forcément plus contraint au niveau imaginaire, devant s'inscrire dans certains codes de l'Heroic Fantasy. On suit quand même avec beaucoup de plaisir ses personnages dans leur quête de la vie éternelle et leurs multiples combats, sans pour autant trouver en ce périple une poésie particulière.

Source : OB

04/09/06

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