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Le 1er festival de films pour aveugles en France


Photo Le 1er festival de films pour aveugles en FranceDu 5 au 11 mai, une association alliée à un cinéma d'art et d'essai parisien proposeront aux aveugles et malvoyants les derniers films qui ont cartonné sur nos écrans. "Arthur et les Minimoys 2", "L'Arnacoeur" ou "Adèle Blanc-Sec" sont notamment programmés.

Grâce au procédé d’audiodescription, les personnes malvoyantes voire aveugles pourront assister comme tout un chacun à une séance de cinéma. C’est une première en France et on doit cette initiative originale à l’association Valentin Haüy, en partenariat avec le cinéma de l'Arlequin (6e arrondissement de Paris).

Le procédé consiste à insérer une voix-off qui décrit l’ensemble des éléments visuels du film. Ce discours informatif est inséré entre les dialogues, lors des pauses verbales, et diffusé aux personnes malvoyantes dans un casque permettant ainsi de ne pas gêner les autres spectateurs, qui peuvent ainsi accompagner ces premières.

Ce premier Festival de l'audiovision propose trois séances quotidiennes pendant une semaine. A l'affiche : "L'Arnacoeur" avec Vanessa Paradis, "Adèle Blanc-Sec" et "Arthur et les Minimoys 2" deux films de Luc Besson, "Ensemble c'est trop" avec Nathalie Baye, "La Journée de la Jupe" avec Isabelle Adjani Césarisée pour ce rôle, "Micmacs à tire-larigot" de Jean-Pierre Jeunet et le film d'animation pour enfants "Les Trois brigands".

"Nous avons sollicité une cinquantaine de productions mais nous n'avons eu que sept réponses positives. Si les majors n'ont pas souhaité participer, certains comme Europacorp, la société de Luc Besson et Chez Wam, celle d'Alain Chabat ont même pris en charge tous les frais", explique à l'AFP Patrick Saonit l'un des responsables de l'association Valentin Haüy. "Notre but est de débloquer les choses, en montrant aux producteurs qu'il y a un vrai public pour ces séances. Il y a même une demande monstrueuse, à Paris et en province où nous aimerions aussi organiser ce type d'opérations", continue-t-il.

Ce procédé de l'audiodescription est grandement facilité avec le développement du numérique et il peut même se généraliser à moindre coût, puisqu'une même version (réalisée pour 5 000 euros) peut servir à la sortie en salle et aux diffusions en DVD et à la télévision. L'exploitant du cinéma doit toutefois investir dans un petit émetteur facilement transférerable d'une salle à l'autre (1 000 euros) et dans quelques casques (300 à 800 euros l'unité).

Aujourd’hui, en France, seule une dizaine de salles de cinéma (sur les 3 600 que compte notre pays) propose des films en audiodescription. Quant aux versions audiodécrites des DVD vendus dans le commerce, quand elles n’existent pas, elles ne sont même pas signalées sur la jaquette du film. Pourtant, les déficients visuels sont au nombre de 1,7 million dont 207 000 aveugles ou distinguant seulement les silhouettes. La France a encore d’énormes progrès à réaliser en la matière.

Venue des Etats-Unis, l'audiodescription est apparue il y a environ vingt ans en France où l'association Valentin Haüy a été l'une des premières à la développer, en réalisant depuis 1989 quelque 400 programmes audiodécrits.

Pour en savoir plus :
- www.avh.asso.fr
- Trois séances par jour : 16 h 30, 19 h et 21 h 30) toutes assurées par l'AVH
- Cinéma l'Arlequin : 76 rue de Rennes - Paris 6e
- Prix de la place : 9,50 euros. Tarif de groupe, à partir de 10 personnes, avec ou sans réservation : 4,30 euros par personne. Pour un groupe de 80 personnes, une séance peut être organisée en matinée. Pour les réservations ou la programmation d'une séance en matinée : service audiovision de l'AVH : 01 44 49 27 27 - audiovision@avh.asso.fr

Mathieu Payan

Source : AFP et l'AVH

30/04/10

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