Après sa soirée d’ouverture prometteuse, le festival a montré l’étendue de sa programmation avec une flopée de films en avant-première (« Redline » un film d’animation japonais qui est parait-il un petit bijou, « Milocrorze », « The Oregonian », « Kill List »), une rareté (« The Thief », un film d’espionnage de 1952 sans aucun dialogue) et le début de la compétition de courts-métrages. Les insomniaques pouvaient, quant à eux, sustenter leur appétit cinéphagique avec pas moins de quatre films programmés lors de la « nuit Grindhouse » qui s’est déroulée de minuit à l’aube.
La deuxième journée a malheureusement plutôt mal débuté (faute à notre choix) avec « Tomie unlimited » (0), de Noboru Iguchi, qui concourt pourtant dans la compétition Nouveau Genre. Héroïne d’un manga ultra-connu au Japon et qui a déjà fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques, Tomie (prononcez to-mi-é) est une lycéenne qui a le pouvoir de renaître et de se multiplier à l’infini pour se venger et rendre folles ses proies (sa famille, ses amis…). Ici, c’est à sa sœur Tsukiko qu’elle en veut tout particulièrement et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle va déployer la manière forte pour la faire disparaître à son tour. Mis à part des effets spéciaux amusants et particulièrement kitchs, on ne retient pas grand-chose de « Tomie unlimited », sinon un délire visuel un peu fourre-tout et un discours psychologique sur la solitude pas forcément compréhensible. Si certains adorent, le film en laissera d’autres de marbre.
Le très attendu « The Theatre bizarre » (+2), film à sketches horrifiques réunissant sept réalisateurs (Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kasten, Tom Savini et Richard Stanley), rend un hommage assumé au grand guignol. De ce programme plutôt réussi, on retiendra la multiplicité des thèmes (le couple infidèle, la frontière entre rêve et réalité ou tout simplement la mort) et les différences de traitement (gore, nostalgique ou drôle) qui participent à la richesse du long-métrage. Nos segments préférés : « The Accident » de Douglas Buck pour la beauté de son montage et la mélancolie qui en émane, « I Love You » de Buddy Giovinazzo pour sa schizophrénie effrayante et « Vision Stains » de Karim Hussain pour l’inventivité de son scénario. Une partie de l’équipe (producteurs, réalisateurs, acteurs) étant présents lors de la projection, le film a été fort applaudi par un public conquis d’avance.
Pour clôturer cette seconde journée : « The Clinic » (+2) de James Rabbits, thriller canadien hautement angoissant qui mélange le survival en lieu clos à une ambiance série B très WIP (dénomination donnée pour les films de femmes en prison). Suspense et cruauté sont au rendez-vous de ce métrage, sur une femme qui se retrouve dans un vieil abattoir après qu’on lui ait volé son bébé et recousu le ventre. Accompagnée de quatre autres prisonnières, elle va tenter de retrouver son enfant, mais la vérité est bien plus atroce qu’elle ne pouvait l’imaginer. Hormis un scénario astucieux aux multiples rebondissements (le twist final est à tomber de son siège), la beauté des cadrages et de la photographie participent également à la réussite de ce film au suspense particulièrement bien entretenu, porté par la grâce de Tabrett Berthell qui joue l’héroïne principale.
Source: Christophe Hachez
04/09/11
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