Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, actuellement sous le coup d’une procédure judiciaire en Iran qui leur vaut une condamnation à six ans de prison et une interdiction de travailler de vingt ans envers laquelle ils ont fait appel, seront présents à Cannes avec deux films réalisés dans des conditions semi-clandestines et parvenus au Festival ces derniers jours.
« Le fait d’être en vie et le rêve de garder le cinéma iranien intact nous encourage à dépasser les restrictions actuelles qui nous sont faites » a déclaré Jafar Panahi dans un message adressé au Festival le 5 mai.
C’est ainsi que :
"Bé Omid é Didar" ("Au revoir") de Mohammad Rasoulof (Iran, 2011, 1h40) est sélectionné au Certain Regard et sera présenté le samedi 14 mai.
Film de fiction interprété par Leyla Zareh, Fereshteh Sadreorafai, Shahab Hoseini et Roya Teymorian, "Au Revoir" raconte l’histoire d’une jeune avocate de Téhéran en quête d’un visa lui permettant de quitter le pays. Mohammad Rasoulof l’a réalisé au cours de l’hiver 2010/2011.
"In Film Nist" ("Ceci n’est pas un film") de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb (Iran, 2011, 1h15) est sélectionné en Séance spéciale et sera présenté le vendredi 20 mai.
Ce film raconte comment, depuis des mois, Jafar Panahi est en attente du verdict de la cour d’appel. Au travers la représentation d’une journée de sa vie quotidienne, Jafar Panahi et un autre cinéaste iranien, Mojtaba Mirtahmasb (réalisateur de documentaire et ancien assistant-réalisateur), nous proposent un aperçu de la situation actuelle du cinéma iranien.
« Le film de Mohammad Rasoulof et les conditions dans lesquelles il a été fait, et ce journal de bord de Jafar Panahi des jours de sa vie d’artiste interdit de travailler, sont par leur existence même une résistance à la condamnation qui les frappe. Qu’ils les adressent à Cannes, en même temps, la même année, alors qu’ils connaissent le même sort, est un acte de courage en même temps qu’un merveilleux message artistique. Cannes est l’institution internationale qui les protège et les professionnels du cinéma venant du monde entier et réunis sur la Croisette s’uniront, nous en sommes sûrs, en une sorte de communauté fraternelle allant de soi. » déclarent Gilles Jacob et Thierry Frémaux.
Source : Le festival de Cannes
08/05/11
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