Fido
Mercredi soir, le film d'ouverture, une fois n'est pas coûtume était une comédie intitulée « Fido », où les pulsions cannibales des zombies ont été jugulées par des colliers, faisant d'eux des serviteurs soumis. Située judicieusement dans les années 50, cette intelligente parodie des films familiaux ) la « Lassie », dérive bien vite vers une certaine subversion. Teinté de références politiques et cinématographiques (« Loin du Paradis » pour la situation de la femme, peur de l'étranger), le film épingle les travers de la société de consommation et la politique sécuritaire doublée d'une communication aux dents blanches. Très d'actualité, conflits irakiens récents oblige, « Fido » vise souvent juste, avec un humour noir assez tordant. Ajoutez à cela une Carie Ann Moss en femme modèle et progressiste, aussi immorale que belle, et vous aurez une idée de la réussite du film.
Dead in three days
Jeudi à 11h00, fut présenté en compétiton, un slasher autrichien directement inspiré des pas forcément heureux classiques américains du genre, type « Souviens-toi l'été dernier ». S'il est vrai que le metteur en scène n'invente malheureusement pas grand chose, il a le mérite de caler son film dans un contexte plus réaliste, et de développer un minimum ses personnages, qui ne passent pas leur temps à faire la fête, mais ont des petits boulots, voire de fortes contraintes familiales...
Bien sûr, il vont se faire tuer les uns après les autres, avec un certain rythme. Et avec un secret à la « Vendredi 13 », « Dead in three days », malgré quelques belles vues lugubres des lacs autrichiens, s'avère bien moins flippant que les films « roots » américains (situés dans des contrées reculées avec nombre de dégénérés). D'autant que l'ambiguité des potentiels suspects (le cousin flic, le père en fauteuil roulant...) n'est quasiment pas exploitée, comme le fameux message sur portable « dans trois jours, tu seras mort », qui n'apporte finalement aucun suspense. Dommage.
Blood trails
En début d'après Thomas est allé faire un tour du côté des inédits vidéos. Tout cela pour voir une cycliste se faire poursuivre par un tueur en série. Avec pour noeud narratif du film, le vélo, filmé sous tous les angles, « Blood trails » souffre cruellement d'une absence de scénario (invraisemblance des situations, réactions incohérentes de l'héroïne...). Certes, il y a des cascades (l'héroïne se prend un arbre, un rocher, une cascade, un cadre à tableau... et j'en passe), et la manière de filmer les courses poursuites à vélo est remarquable. Cependant, avec la belle photo en DV, on se retrouve un peu plongé dans un sorte de pub « décathlon » de près d'une heure trente.
The return
Toujours côté compétition, Sara Michelle Gellar s'avère troublante et crédible dans un thriller américain, où elle retourne au Texas, contrée dans laquelle elle a grandit. Sorte de puzzle torturé, « The return » joue à fond sur les pertes de repères, brouillant les limites entre hallucinations et réalité. De visions furtives en jeux de miroirs, le spectateur est balloté dans un inquiétant secret de famille, et s'interroge sur de nombreuses pistes: accident de voiture, mystérieux inconnu dont on ne voit que les bottes, jeune femme blessée...
La peinture du Texas y est particulièrement poisseusse, entre hôtels miteux peuplés de drôles de gérants, parkings peu rassurants et bars lugubres sur fond de friches industrielles. Le travail très réussi sur l'image, ternie, avec seulement quelques flashs couleurs pour signifier le passé, est pour beaucoup dans la réussite de ce film sur la communication avec un passé pas si net pour aucun des personnages.
Abandonnée
Une femme adoptée retourne en Russie, où elle vient d'hériter de la maison de ses vrais parents, située sur une île. Elle a été « abandonnée » et cherche à retrouver ses racines, dans ce film réalisé par un espagnol, et tourné en anglais en territoire russe. Un mélange efficace de culture, qui certes use des clichés habituels sur la Russie reculée, mais fourmille de très bonnes idées. Ainsi, les personnages sont-ils confrontés à leurs dopplegangers (sorte de doubles déjà morts), auxquels ils ne peuvent rien faire qui ne leur arrive à eux-même (la scène de la balle tirée dans la jambe, mais aussi celle du coup de bâton dans le visage en sont la preuve « éclatante » si j'ose dire...).
De même, la vision de certaines situations ou actions, uniquement par l'éclairage avec une lampe torche, constitue une belle trouvaille, à l'origine de quelques sursauts. Le réalisateur installe ainsi un univers mystérieux où l'on peut disparaître dans un trou, qui n'existe plus quelques secondes après. La maison paraît piégée, habitée... elle est le personnage principal de ce film d'ambiance, qui ne s'embarrasse pas de crédibilité... mais s'avère terrifiant pour certains, et renferme un terrible secret de famille. A voir absolument...
Source: OB et Thomas
02/02/07
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