Film espagnol centré autour d'un petit film d'astronaute, « Atrapa la bandera », présenté ici sous le titre anglais « Catch the flag », devrait sortir en France sous l'intitulé « Objectif lune », tout aussi pertinent. Il s'agit en effet de l'histoire d'une course à la lune, entre la Nasa et un homme d'affaire intéressé qui essaye de faire croire que le premier pas de l'homme sur la lune n'était qu'un leurre. L'objectif est donc de récupérer le drapeau américain, avant que le vilain méchant ne s'en empare, faisant ainsi disparaître toute trace du passage de l'être humain sur notre satellite naturel.
Entre traumatisme familial (le grand père n'a pas parlé à son fils depuis des années) et animation en image de synthèse sans surprise, « Objectif lune » se regarde sans déplaisir, mais sans passion non plus. Le personnage du lézard, sensé être la caution comique, n'est pas suffisamment présent pour emporter l'adhésion, quant au héros il reste un peu transparent, malgré son double enjeu : sauver une page de l'histoire de l'humanité et réconcilier son père et son grand père. Le tout est donc tourné vers l'action, à l'image de la première scène, orientée glisse avec une compétition de Kite-surf.
Heureusement cette deuxième journée aura vu la présentation de ce qui sera sans doute l'un des favoris de cette compétition, le film canadien « Window horses » (ou « La vie en Rosie »). Produit par l'ONF (Office National du film), il s'agit d'une chronique intimiste autour de Rosie, une jeune femme ayant écrit son premier recueil de poème et invitée en Iran pour un festival de poésie. À la quête de reconnaissance et de confiance en soi s'ajoute un parcours personnel vers un père qu'elle n'a presque pas connu, et vers un passé familial plus sombre que prévu.
Narré en voix-off par Sandra Oh (« Grey's anatomy »), « La vie en Rosie » surprend à chaque instant par la tranquillité toute orientale du cheminement de son héroïne, pourtant confrontée à des enjeux personnels propres à bouleverser une existence, et par la finesse avec laquelle est abordé un certain choc de cultures. Mais c'est aussi la simplicité initiale du dessin (l'héroïne a des membres filaires, auxquels s'allient des formes primitives représentant la tête ou la jupe) alliée à l'usage pertinent de nombreuses formes d'animation pour signifier ses rêves ou ses souvenirs (sable, peinture...). Une ?uvre magnifique de laquelle l'émotion se dégage, inexorablement.
Source: Olivier Bachelard
15/06/16
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