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Festival de Venise 2014 : Court, vision effrayante d'une justice indienne qui s'auto-alimente

Photo Festival de Venise 2014 : Court, vision effrayante d'une justice indienne qui s'auto-alimente Horizons - Orrizonti
COURT
de Chaitanya Tamhane
avec Vira Sathidar, Vivek Gomber, Geetanjali Kulkarni...

Voici un film que l'on attendait pas, réalisé par un jeune Indien d'à peine 27 ans, et décrivant dans le détail un système judiciaire qui tourne en rond, alimenté par une police dont les agissements frôlent le harcèlement et par l'espacement des audiences dans le temps. Peu tendre avec le système, son scénario propose de suivre une affaire d'incitation supposée au suicide liée aux chansons d'un poète engagé, qui en servant de fil rouge, permet d'en savoir un peu plus sur les rouages de la justice.

Constat effrayant, "Court" donne à voir les arrestations arbitraires, le manque de preuves, les arguments fal-lacieux, mais aussi toute la complexité d'une société dans laquelle religions et ethnies se mêlent, et devien-nent, sous prétexte de paix sociale, des motifs pour interdire tout mode d'expression politisé. De structure remarquable, le film laisse aussi entrevoir les vies des deux avocats, qui peinent à trouver un peu de temps libre. Édifiant.