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Festival de Venise 2012 : Kad Merad Superstar malgré lui dans l'étrange nouveau film de Xavier Giannoli


Photo Festival de Venise 2012 : Kad Merad Superstar malgré lui dans l'étrange nouveau film de Xavier GiannoliCompétition
SUPERSTAR
de Xavier Giannoli
avec Kad Merad, Cécile de France, Louis-Do de Lencquesaing, Cédric Ben Abdallah…

À une époque où même notre nouveau Président de la République a fait sa campagne en déclarant être un homme normal, face à l'agitation et aux excès de communication de son prédécesseur, Xavier Giannoli (« Quand j’étais chanteur », « À l'origine ») lance un pavé dans la mare, avec un scénario qui décortique mine de rien les rouages du star-system, les dérives des médias, comme la capacité de zapping grandissante des foules.

Relevant clairement de l'irrationnel, l'admiration devenant « fanatisme » ordinaire lui permet de faire de son personnage principal, un homme comme un autre qui travaille dans une usine auprès d'handicapés mentaux, une célébrité malgré lui. Cet homme s'est retrouvé sous les feux de la rampe, grâce aux réseaux sociaux et à Youtube, où l'on peut le voir sur une vidéo, effrayé, tenter d'échapper à des gens qui tout à coup le reconnaissent dans le métro, le filment, veulent des autographes ou des photos à ses côtés.

Bien entendu la télé-réalité, et la fameuse notion de « mérite », sont au centre du questionnement initial : « pourquoi lui » ? Qu'a donc fait cet homme pour mériter cette gloire, pour être célèbre dans une époque où les foules ont le sentiment que n'importe qui peut le devenir du jour au lendemain, à coup de passages dans une émission idiote à la télé, en utilisant les techniques du marketing, ou en choppant au vol un concept prétendument artistique et à message. Le « Pourquoi ? » tagué partout, ou le « cri » de rage du héros ne sont pas sans égratigner au passage les célébrités vendeuses de Ben ou autres artistes qui ont bien peu de fond à faire passer... Le film lui, n'en finit pas de rebondir, d'émouvoir, et de faire réfléchir, encore bien longtemps après la séance.

Lire la critique de « Superstar » par Frédéric Wullschleger »

Source: Olivier Bachelard

01/09/12

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