Jeudi 10 septembre 2009
LA DOPPIA ORA
Compétition (+3)
Encore une réussite côté italien avec cette "double heure", du nom du petit jeu qu'on a tous pratiqués étant petits: regarder les 20h20, 19h19, 18h18 et autres coincidences. Flirtant avec le fantastique, cette histoire de rencontre dans un speed-dating antre une femme de chambre et un ancien flic veuf, vire au cauchemar lorsque le couple se fait séquestrer au cours d'un cambriolage. Confiance, menaces, signes du destin, coiincidences malheureuses, déjà-vu se mêlent habilement dans une mise en scène toute en langueur, qui provoque compassion puis suspicion de la part du spectateur. Mais le scénariste a plus d'un tour dans son sac, et si l'on pense au formidable "Yella" de Christian Petzold, c'est pour mieux s'enliser dans les méandres d'un film serpent. Une belle histoire d'amour et de confiance.
SOUL KITCHEN
Compétition (+3)
Fatih Akin revient avec scénario tout aussi bien ficelé, cette fois-ci avec une comédie culinaire qui s'apparente aux feel-good movies américains. Et il a reçu ici la plus grosse ovation depuis le début du festival, pour cette histoire tournant autour de deux frères et du restaurant de l'un d'eux, le "Soul Kitchen", installé dans un hangar. Les ingrédients sont classiques: le frère sortant de prison, joueur et source d'ennuis, la malchance avec un gros mal de dos envahissant, et l'ennemi qui voudrait s'accaparer la propriété. Mais le réalisateur ajoute à celui une galerie de personnages secondaires succulents (les copains truands du frère, le kiro venu de Turquie, la nympho coincée du fisc, j'en passe et des meilleurs. Tout cela fonctionne, dans un rythme endiablé. Pas forcément primable, mais jouissif.
THE TRAVELER
Compétition (-2)
Il faut l'avouer, on espérait beaucoup de ce film égyptien, surtout à cause de la présence d'Omar Sharif sur l'affiche. Malheureusement, après quelques scènes amusantes installant le personnage d'un jeune préposé aux télégrammes devenant jaloux d'un homme à qui une femme inconnue envoi des messages d'amour, c'est la catastrophe. La première partie, sur un navire carton-pâte sonne complètement faux, à l'image du mariage précipité de la femme avec l'homme en question, après avoir été pratiquement violée par le personnage principal. Jusque là, on aurait pu croire à de la poésie, mais à la vision de la seonde partie, 25 ans plus tard, quand le personnage en question passe une main langoureuse dans le dos de celle qu'il vient de découvrir comme étant sa fille, avant de l'obliger à se marier le soir d'un enterrement avec un attardé (tout cela parce qu'il est le meilleur ami du défunt !) on tombe des nues. Du coup, 20 ans plus tard, on se désinteresse totalement des souvenir du même homme, malgré l'interprétation de Sharif. On n'a qu'une envie: s'enfuir très loin de cette honteuse et douteuse production.
Source: Olivier Bachelard
11/09
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