Mercredi 09 septembre 2009
WOMEN WITHOUT MEN
Compétition (+3)
Deuxième grand choc visuel du festival, ce film iranien, à la fois moderne, follement poétique, et désabusé, séduit par son charme plastique comme son quatuor d'actrices. Si la condition de la femme est toujours au coeur du récit, la mise en scène flirte avec le fantastique, dénonçant en voix-off l'éternel cycle de l'espoir, la trahison puis la peur. Un cercle vicieux qui a forcement une certaine résonance en ces temps difficiles pour le pays et la liberté de ses habitants. Le réalisateur place ici intelligemment son récit dans un passé colonialiste, avec la prise de pouvoir du Shah, et dénonce les massacres de manière parabolique, évitant hormis un suicide, de montrer la mort de ces personnages, qui pour certains même, résucitent. Les cadrages sont millimétrés et sublimes, le domaine où se réfugient trois des femmes, à la fois fantômatique et féérique. Se laisser bercer est alors assez facile, les seules illusions ici étant celles des personnages, de ces femmes sans hommes, volant progressivement en fumée.
IL GRANDE SOGNO
Compétition (+2)
Michele Placido, réalisateur du remarquable "Romanzo criminale" pensait certainement inscrire son nouveau film dans la mouvance de ces films italiens qui se penchent sur l'histoire récente de l'Italie, décrivant avec ferveur le destin d'une famille ou d'un groupe de personnages ("Mon frère est fils unique", "Nos meilleures années"...). Malheureusement, si le charme des interprètes fonctionne à plein, si l'année 68 était chargée en évènements porteurs en Italie aussi, son film manque cruellement de souffle, et ce ne sont pas les passages mélangeant images d'archives et récit en noir et blanc, qui sont à même de créer un rythme ou une émotion, nécessaires à ce genre d'histoire. Finalement, dans le genre, "Baaria" de Tornatore, présenté en ouverture, fait bien mieux. Dommage, car entre un triangle amoureux, des émeutes, une utopie communsite qui vire au terrorisme, des trahisons en tous genres, il y avait de quoi mitonner une histoire passionante.
SURVIVAL OF THE DEAD
Compétition (+2)
Romero en est maintenant à son cinquième opus sur les morts vivants. Et il revient cette fois-ci aux origines du mythe, alors que quelques habitants d'une île découvrent, 6 jours après l'apparition de la maladie, leurs premiers morts vivants, forcément parmi leurs proches. La population se divise alors en deux, et le chef des partisans de la solution radicale et systématique est exilé par bateau. Quelques semaines plus tard, des militaires captent un message et décident de se rendre sur l'île. Globalement le suspense fonctionne plutôt bien, les effets gores et les idées de décapitations sont légions et raviront les fans du genre. Quant au message politique sur le protectionnisme américain, il est tellement voyant qu'il agace un peu sur la fin. Mais tout cela n'est dans le fond qu'une histoire de famille.
DELHI 6
Hors compétition - minuit (+1)
Voici le film indien qui a défrayé la chronique il y a six mois dans son pays et fait un véritable carton. Légèrement politique lui aussi, parlant ouvertement des tensions entre musulmans et hindouistes, "Dehli 6" constitue aussi un film moderne, qui parle de traditions, de mélange des cultures, d'acceptation de l'étranger, tout en offrant à la ville de Dheli une véritable publicité sur grand écran. On appréciera ainsi tous les parfums d'une Inde qui a l'air de vouloir changer, pronant pour une fois le respect vis à vis des classes inférieures et l'intégration des étrangers. A moins que ce ne soit que "Bollywood" ou son équivalent à Bombay qui prône cela...
FRANCIA
Journées des auteurs (0)
Une petite fille a bien des difficultés à s'intégrer à l'école, sujette à des accès de colère envers ses petits camarades. La direction de l'école privée, elle, rejette la faute sur les parents, séparés, le père galérant côté boulot et devant suivre une thérapie pour avoir battu sa nouvelle petite amie, et la mère ayant du mal aussi à joindre les deux bouts. Si le film de Caetano est intéressant sur le fond, ses personnages auraient mérité un peu plus d'épaisseur, et surtout la mise en scène aurait pu se passer d'effets inutiles de split-screen, ou de fenêtre qui se réduit en parcourant l'écran en spirale (voir la scène de l'accouchement).
Source: Olivier Bachelard
10/09
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