Mardi 08 septembre 2009
Petits coins de paradis
Finalement, après quelques jours de rodage, les cafés mis en place par le Festival et le Ministère de l'agriculture sont ouverts le matin une petite demi-heure avant la première séance. Mais la vraie bonne surprise fut la mise en place cette année d'une petite plage des plus agréables, avec connection Wi-fi rarement disponible, mais dont le cadre idyllique permet notamment l'après-midi de profiter du calme et du soleil. Ce fut aussi la dégustation, chaque midi de produits naturels (huiles d'olives, olives, fromages divers, charcuteries...) acompagnée de vins ou autres boissons gazeuzes maison. Et enfin, cerise sur le gâteau, l'installation dans une villa et son jardin, proches du Palais, d'un espace avec banquettes, Wi-fi, dans lequel un apéritif est offert chaque soir (Esapce Foscari 3 - The culture business). De quoi donc pour les festivaliers pressés, se reposer quelques minutes avant de retourner sous le feu des projections.
LEBANON
Compétition (+3)
Enfin un véritable choc en compétition, avec ce film israélien qui relate une mission d'une équipe de 4 soldats dans leur tank et d'une troupe d'infanterie. Le principe narratif est simple: ne montrer que ce que l'on voit dans les espaces confinés du tank (les visages, la sueur, les détritus au sol, la lumière aveuglante lorsque l'opercule est ouvert...) ou ce que l'on percevrait en tant que soldat depuis le tank (la visée du tireur, l'écran du conducteur, avec éventuelle visio infra-rouge lorsqu'on est de nuit...). Le résultat est percutant, dérangeant tant on se retrouve au coeur d'une action non désirée par ces soldats, pour certains débutants, pour d'autres sur le point d'être relevés de leur fonction. La mise en scène, dynamique, doit beaucoup aux interprètes (dont l'inquiétant acteur de "Eyes wide open" en sergent extérieur), et à des effets sonores extrêmement performants. Un film politique, forcément, mais qui touche surtout à l'humain, montrant savamment les limites de chacun face à la peur. Viscéral.
LO SPAZIO BLANCO
Compétition (+2)
Ce deuxième film italien en compétition confirme que le niveau de cette année 2009 est largement supérieur à celui des films sélectionés l'an dernier. Portrait d'une femme libérée, indépendante, qui a peur de retomber amoureuse et de de souffrir, "Lo spazio blanco" est surtout une parenthèse dans une vie, du fait de la naissance d'un bébé prématuré de 6 mois. Source d'inquiétudes, de tensions, le rythme du film de Francesca Comencini, est pourtant d'un calme effrayant. On en ressort bouleversé, pris au corps par une réflexion sincère sur les choix des femmes célibataires (l'héroïne vit à Naples, sur le même palier qu'une juge d'instruction), et satisfait des quelques rares pics politiques (les mères doivent déclaré un enfant "illégitime" lorsqu'elles n'ont pas de mari...).
THE MEN WHO STARE AT GOATS
Hors compétition (+3)
Voici un film réjouissant, dans la lignée des grands films critiques vis à vis de l'armée, tels "MASH", ou "Dr Folamour". Jouant ici sur le côté paranormal et les légendes sur l'entraînement de super-soldats (ici "Jedi warriors"), le scénario s'amuse à aligner les clichés sur des baba-cool des années 70, adeptes des techniques alternatives ou hallucioées, qui contrastes merveilleusement avec l'image stricte des militaires. Jeff Bridages est tout simplement irrésistible en entraîneur paranormal, bidasse ayant une tresse blonde qu'il arbore fièrement le long de sa poitrine. Ainsi, tous les flash-backs s'avèrent savoureux, y compris lorsque l'affrontement entre deux élèves prometteurs vire à la parodie de "Top Gun" (Kevin Spacey est hallucinant et George Clooney délicieusement azimuté). Bref, un régal de comédie anti-conflit, à déguster y compris par le grand public.
BROOKLYN'S FINEST
Hors compétition - minuit (+1)
Le nouveau film d'Antoine Fuqua n'est autre qu'un quelconque film policier, avec histoires de gangs, d'infiltration, de trafic de drogues en tous genres, sans grande originalité. Tirant sur la longueur (2h20), incluant des changements de rythme pas forcément bienvenus, le film doit surtout à ses trois interprètes, un trio de flics intriguant au début, mais rapidement insipide (Ethan Hawke en manque d'argent, Richard Gere sur le point de prendre sa retraite et Don Cheadle, infiltré souhaitant retrouver sa vie d'avant). D'autant que le scénario se concentre sur les trois quarts du récit sur le destin du faux gangster, délaissant totalement ceux des deux autres que l'on retrouvera bien entendu pour un final malheureux, on s'en doutait. On a déjà vu ça cent fois ("La loi et l'ordre", "Collision"...), mais la fin fonctionne. C'est déjà ça.
REPO CHICK
Horizons (-2)
Nouvelle catastrophe cinématographique côté Horizons, après le "Pepperminta" de samedi, "Repo Chick" a en plus la prétention de constituer une sorte de pamphlet politique. Le scénario, basé sur une ou deux idées intéressantes, comme l'existence d'ogives disparues pouvant créer un certain suspense, ou la mise en place par General Motors d'une filiale bancaire qui accorde des prêts aux pauvres pour mieux leur piquer leur maison, pouvait intriguer de prime-abord. Le principe de mise en scène, consistant à incruster les personnages dans des décors miniatures, était lui aussi sympathique, durant les premières minutes, mais n'aurait mérité qu'un développement en cours métrage.
Source: Olivier Bachelard
09/09
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