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Festival de Venise 2009: Jour 6 - Hugo chavez accompagne Oliver Stone et Soderberg fait du Coen


Lundi 07 septembre 2009

36 VUES DU PIC SAINT LOUP
Compétition (0)

Jacques Rivette a toujours été selon moi des plus inégal, du moins ces dernières années, capables des pires lourdeurs théâtrales ("Ne touchez pas la hache") comme du meilleur de la légèreté ("Va savoir"). Son dernier opus commençait de manière plutôt intriguante, avec la rencontre, sur fond de panne de voiture, d'un Castellito cloonesque et silencieux, avec une Jane Birkin ahurie. Le début de l'histoire avec le cirque, que vient de rejoindre Birkin après des années d'absence, était également plutôt plaisant, avec un numéro de clowns assez caustique et bavard, et une confrontation du rire à l'austérité d'un métier en perdition. Mais les secrets de cette petite famille et les manies théâtreuses du metteur en scène auront raison de l'intrigue et de la patience du spectateur.

ENTRE DEUX MONDES
Compétition (0)

Ofni littéral produit par la France, ce film déroute de bout en bout. Sans relâcher un instant l'effort esthétique, l'oeuvre, qui s'ouvre sur la vue d'un sommet sous les nuages et l'arrivée d'un homme tombant du ciel dans la mer, reste un objet abscon jusqu'à la fin.Les intéractions parfois chorégraphiées entre cet homme du sud, une femme japonaise violée et un gamin, resteront un mystère, qu'on observe de loin, sans implication aucune. Qu'on casse lors d'une émeute tous les téléviseurs, qu'on remonte un pérroquet dans son nid au creux d'un arbre, ou qu'on vide une rivière polluée à l'aide de seaux, les supposées paraboles politiques ou militaires ne touchent pas vraiment à force d'excès de distance avec un spectateur totalement perdu.

SOUTH OF THE BORDER
Hors compétion - documentaire (+3)

Depuis ce matin, nous nous demandions pourquoi il y avait autour du Palais et du Casino une présence policière et para-militaire aussi forte. Pourquoi même les passants étaient désormais fouillé aux abords du festival, sur la voie publique. Pourquoi les festivaliers étaient tout à coup priés de laisser leurs sacs, même les plus petits à la consigne. Nous avons eu notre réponse en apercevant Hugo Chavez aux côté d'Oliver Stone sur le tapis rouge. Les manifestants potentiels ont été écartés et la séances a finalement eu lieu dans des conditions et une ambiance aussi festive et détendue, qu'anti américaine... Hugo Chavez semble avoir ici plus de supporters que de détracteurs.

Avec "South of the Border", Oliver Stone fait le tour de l'Amérique du sud et dissèque l'émergence d'un mouvement "Savadorien" et d'une union de pays qui refusent de se plier au bon vouloir des dirigeants des USA ou du FMI. Partant d'une rencontre avec Hugo Chavez, président du Vénézuela, il met en évidence les agissements de son pays pour renverser cet ancien militaire devenu homme de gauche, sans pour autant délaisser ses zones d'ombre. Bien entendu, le portrait un peut-être un rien sympathique, mais le cynisme et la compréhension affichée des agissements des Etats Unis devient en effet risible, et source de complicité entre les contestataires. Comme Michael Moore, il pointe l'importance des intérêts économiques (pétrole, gaz) comme seul moteur de l'interventionnisme de son pays. Une tournée en forme d'espoir de création d'un Union d'Amérique latine, processus qui serait en bonne voie.

THE INFORMANT
Hors compétition (+2)

La mythomanie est elle une maladie. Pour avoir connu moi-même un cas incurable, je dirais que non. Mais les personnages comme celui interprété ici par Matt Damon sont toujours source d'un mélange de compassion, d'agacement et d'inquiétude. Car eux-même ne sont pas conscients des ravages qu'ils peuvent provoquer dans leur entourage. Dans "The informant", le personnage principale dénonce auprès du FBI l'existance d'un accord interantional sur les marchés liés au maïs, alors que ceux-ci étaient venus pour une affaire de taupe. Mais la taupe n'existe pas, et les enquêteurs, les avocats, comme le spectateur vont aller de surprise en surprise, face à un personnage qu'on a bien du mal à comprendre. Scénario bien ficelé et tiré d'un fait divers, mise en scène qui joue sur l'accumulation et la surprise, ne seraient rien sans l'interprétation d'un Matt Damon bonne pâte, empétré dans des mensonges qui le dépasse. Une film d'espionnage devenu comédie, qui n'est pas sans rappeller l'univers des Coen.

HARRAGAS
Journées des auteurs (+2)

Avec minutie et force détails, Merzak Allouache décrit le parcours du combattant de deux amis pour traverser en bateau la méditerranée, depuis un port d'Algérie jusqu'aux cotes d'Espagne. Politique et poétique, son film pose bien les aspirations de toutes les classes, des plus éduqués (étudiants comme flics our religieux...) aux plus pauvres (paysans et peuplades du Sahara), de tous les sexes (la copine de l'un des deux s'incruste), à vouloir partir d'un "pays devenu prison". Mais le réalisateur ne pointe pas de responsable directement, désignant à la fois les intégristes musulmans et les autorités des pays qui ceintures la Méditerranée. Un film émouvant, dans lequel la division d'un peuple en manque de considération est mise en avant comme la principale cause du manque de liberté.

LA HORDE
Journées des auteurs (+2)

Quand les français veulent faire du film de genre, cela peut donner le pire, et parfois le meilleur. Après un moment de forte inquiétude, face à des dialogues certes couillus mais tellement appuyés (face caméra, ou en voix-off...), la vengeance déclarée d'une équipe de flics, désireux de laisser dans un bain de sang les assassins de leur collègue, réfugiés en haut d'une tour de cité sur le point d'être détruite, vire au cauchemar lorsque flics et bandits doivent s'unir pour latter du zombie. Mise ne scène coup de poing, longues scènes de castagne, dont une avec une Claude Péron déchaînée, zombies carnassiers et combattifs viennent s'adjoindrent à une galerie de personnages secondaires barrés (l'ancien combattant qui retrouve sa jeunesse) dans une production qui ravira les ados assoiffés de sang décérébré.

Source: Olivier Bachelard

08/09

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