Vendredi 04 septembre 2009
PRINCE OF TEARS
Compétition (-2)
A Taïwan en 1954, la peur du communisme fait comettre aux aurtorités militaires les pires atrocités. Et c'est à l'histoire d'une famille brisée par les soupçons paranoïaques d'un pouvoir en place que le réalisateur nous convie, nous permettant de suivre le parcours de deux soeurs, une fois leurs deux parents accusés de trahison. Entre une mise en scène sur-signifiante (du chocolat brisé au sol marque la disparition de l'enfant, un portrait du couple est piétiné par des soldats négligeants...) qui ne lésine ni sur les ralentis inutiles, ni sur les arrêts façon gravure de mode, se dessine une fresque sans âme aux changements de ton carrément pénibles.
BAD LIEUTENANT: PORT OF CALL NEW ORLEANS
Compétition (+2)
Werner Herzog nous revient en grande forme, avec le remake-suite du "Bad Lieutenant" d'Abel Ferrara. Exit Harvey Keitel, c'est cette fois-ci Nicholas Cage qui reprend le rôle d'un flic verreux, accroc à toutes formes de drogues, qui n'hésite pas à monter de fausses arrestations à la sortie des boîtes de nuit pour se procurer sa dope. Présenté comme un gars pas si méchant dans une première scène dans un commissariat inondé au lendemain du passage de Katherina, le personnage s'avère complexe, jonglant avec désinvolture entre tout un tas d'activités risquées: drogue, jeu, prostitution. Les ennuis s'accumulent, mais le scénario, empreint d'un humour grinçant, fournit nombre de rebondissements dans lesquels le ressort chance n'est pas étranger. Bien ficelé.
LOURDES
Compétition (+2)
Après "Hotel", remarqué à Un certain regard, Jessica Hausner signe un film qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Sans jugement aucun, mais non sans un certain humour, elle décrit les quelques jours passés à Lourdes, par un groupe de pélerins. Tact et retrait son au rendez-vous, la réalisatrice prenant le temps de décrire cliniquement chacune des étapes du séjour, tout en pointant discrètement quelques contradictions (merchandising à outrance et dans toutes les langues, prêtres qui préfèrent boire du vin que de l'eau sainte de Lourdes...). Mais c'est surtout l'arbitraire qu'elle met en avant, "Dieu" étant libre de choisir qui il guérit. Ou c'est peut-être la chance ? Une différence qui laissera chacun en proie avec sa propre vision du monde lors d'une scène de fin où la miraculée pourrait bien défaillir... ou pas.
VALHALLA RISING
Hors compétition - minuit (+1)
Violent, son "Bronson" l'était déjà fortement. Mais Nicolas Winding Refn ouvre en beauté son nouveau film, avec des scènes de combats à mains nues, entre un prisonnier Vicking et d'autres hommes issus de divers clans chrétiens. Borgne, le corps couvert d'inquiétantes cicatrices, Mads Miekelsen impressionne par sa stature, son silence effronté, et ses gestes méticuleux et brutaux.
Ponctué de scènes de décapitation, d'évisceration, le film adopte cependant un rythme lent et revêt un troublant aspect contemplatif, les paysages austère et gris d'Ecosse contrastant avec la violence des échanges humains. La partie la plus réussie est finalement la traversée en bateau, vers un Jerusalem bien lointain, flirtant avec des summum de suspense, dans un brouillard pénétrant. Mais le tout reste bien trop expérimental pour espérer toucher un large public.
CELDA 211
Journées des auteurs (+3)
C'est l'une des bonnes surprises de la plus jeune section du festival (6ème année pour cet équivalent de la Quinzaine des réalisateurs), et elle étonne par la tension soutenue qui y règne maître dans cette prison insurgée où un gardien novice, pris au piège, tente de se faire passer pour un tueur au sang chaud. Face à lui, il faut dire que Luis Tosar ("Les lundis au soleil") excelle de brutalité, le regard menaçant, laissant transparaître des restes d'une humanité longtemps égarée. Sans être très original, "Cellule 211" sait ménager le suspense, pontuant les souffrances du héros par quelques flash-backs sur un bonheur familial encore récent, et jouant au final sur la corde sensible. Décidément le jeune cinéma espagnol a de beaux jours devant lui.
BURIED SECRETS
La berceuse
Horizons (0)
Hafsia Herzi est l'une des trois héroïnes de ce thriller tunisien qui conte l'histoire malheureuse d'un couple venu s'installer dans une immense maison de famille, dans le sous-bassement de laquelle vit une famille, cachée aux yeux de tous. Symbolique de deux Tunisie, l'une libérée, l'autre enchaînée aux traditions, "Buried secrets" est un film aux ficelles pas très crédibles, qui a le mérite de poser la situation de la femme comme le poids des traditions, pas forcément la faute de l'homme. Un éclairage différent, qui change un peu, tout en stigmatisant les écarts faciles.
Source: Olivier Bachelard
05/09
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