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Festival de San Sebastian 2011 : Impression – Mathieu Demy et son Americano cousu de fil blanc


Photo Festival de San Sebastian 2011 : Impression – Mathieu Demy et son Americano cousu de fil blancUn trentenaire apprend la mort de sa mère. Visiblement fort perturbé par cette nouvelle, il s'engueule avec sa petite amie, mais aussi avec son père, qui l'enjoint d'aller à L.A. pour rapatrier le corps et régler quelques affaires, dont la vente de la maison. Mais une fois sur place, il apprend qu'aux USA, l'on peut léguer ce qu'on veut, à qui l'on veut. Intrigué par une lettre, il va partir à la recherche d'une amie mexicaine de sa mère, qu'il a lui-même connue un peu quand il était enfant. Mathieu Demy offre à son personnage, qu'il interprète lui-même, un voyage en amnésie, qui le mènera sur la piste du passé d'une mère qu'il n'a qu'insuffisamment connue.

Malheureusement, dès les premières scènes aux USA, on se doute de ce qui risque de se passer avec l'appartement. Le personnage jette quasiment tout ce qu'il y a dans la maison, en vue de la vendre, y compris une lettre en retour d'expéditeur, sur laquelle le réalisateur s'attarde lourdement. Vous aurez compris ce que contient la lettre et ce qui amènera notre ami à se rendre à Tijuana à la recherche de la fameuse Lola. Mais Tijuana est une « ville dangereuse », le personnage du gamin mexicain, rencontré par hasard à son arrivée, le dit dès le départ. Et, comme on s'en doutait, bien des problèmes vont arriver au personnage.

À force de nous prévenir de tout, Mathieu Demy désamorce toute possibilité de suspense et de tension. Du coup, le spectateur se désintéresse de l'errance de son personnage, dont les agissements sont de plus en plus irrationnels, cherchant certes peut-être à rattraper le dernier lien qui lui reste avec sa mère et son enfance. Les flash-backs concrétisant certains de ses souvenirs, qu'on aurait pu prendre pour de faux films super 8 (comme j'avoue l'avoir fait, par erreur), sonnent globalement faux. Il s'agit pourtant d'extraits "tirés d'un film d’Agnès Varda, réalisé en 1981 à Los Angeles, dont l'un des personnage est joué par Mathieu Demy à 8 ans" *. Quant aux élucubrations de la fin, entre délire sur le mariage blanc, incendie totalement improbable, et clé de coffre volée, on frise le délire. Les bonnes intentions ne font pas tout, « Americano » en est la preuve douloureuse.

*informations fournies par Arnaud Roth, Chef Décorateur d'Americano
qui nous a adressé une demande de rectification sur ce point,
et qui ajoute notamment: "Nous avons tourné les scènes d'Américano dans le même appartement que celui filmé 30 ans avant par Agnès V. ... Ce principe qui me semble original (dans quel film avez vous vu un comédien à 8 ans et à 38 ans ? les mêmes lieux filmés à 30 ans d'écart ?) crée une mise en abime du personnage de Martin (Martin / Mathieu)..."

Source: Olivier Bachelard

24/09/11

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