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Festival de San Sebastian 2011 : Impression – La voz dormida convainc grâce à ses formidables jeunes interprètes


Photo Festival de San Sebastian 2011 : Impression – La voz dormida convainc grâce à ses formidables jeunes interprètes« La voz dormida » est un hommage aux femmes emprisonnées durant la guerre civile, ou dans les années d'épuration qui ont suivi celle-ci. L'action commence en avril 1940, à l'intérieur d'une prison pour femmes, surpeuplée, dans laquelle chaque nuit les gardes viennent chercher quelques unes d'entre elles, pour être fusillées. Les autres n'ont plus qu'à attendre, dans une peur difficilement dissimulables, de connaître la date du procès fantoche qui leur sera fait ou qu'on appelle leur nom pour exécuter une sentence scélérate. Avocat qu'elles ne découvrent que le jour du procès, « justice » militaire plus que partiale, absence de preuves et interdiction de présenter des témoins, rôle d'une église loin d'être charitable, le début des années franco est décrit avec minutie, depuis les entrailles de la prison.

Mais « La voz dormida » c'est avant tout l'histoire de deux sœurs andalouses, l'une emprisonnée et attendant un enfant, et l'autre, plus jeune, devenue serveuse chez un ancien médecin madrilène, pour mieux être proche de sa sœur. C'est en suivant cette jeune femme (Maria León, formidable de fraîcheur et de naïveté, sérieuse candidate pour le prix d'interprétation), contrainte de devenir le lien entre la bande de fuyards de son beau frère, « El cordobés » et sa sœur, que Benito Zambrano nous permettant d'explorer les rouages d'une résistance mise à mal, jusque dans les pires scènes de tortures, sur lesquelles il n'insiste heureusement pas trop.

Présentant la guerre et ces événements comme « ce qui n'aurait jamais dû arriver », le film déjà est l'un des trois prétendants pour la candidature espagnole à l'Oscar du meilleur film étranger (avec « La piel que habito » de Almodovar et « Pain noir » de Agusti Villaronga). Traitant avec justesse et sans angélisme des conséquences de la guerre civile sur les familles, il s'avère un véritable tire-larme. Un film édifiant, qui pose une nouvelle fois la question de l'engagement personnel face au totalitarisme.

Source: Olivier Bachelard

23/09/11

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