Présent à Cannes au printemps dernier dans la section Un certain regard, le cinéaste coréen Kim Ki Duk (« Printemps été automne hiver... et printemps », « Locataires ») y exprimait, au travers d'un documentaire psychanalytique intitulé « Arirang », son désarroi, son incapacité à travailler, et surtout, son envie de cinéma. Le voici déjà de retour avec un nouveau film, en compétition à San Sebastian, bien loin de ses préoccupations esthétisantes passées. Plus viscéral, mais aussi plus brouillon, « Amen » permet cependant de retrouver certains de ses thèmes de prédilection : sexualité et possession de l'autre, religion, dépaysement.
Après des débuts répétitifs, le picth devient quelque peu intriguant. Une jeune coréenne débarque à Paris à la recherche d'un ami peintre, mais apprend qu'il est parti à Venise. Elle prend alors le train de nuit, dans lequel elle est victime d'un maniaque portant un masque à gaz, qui l'endort et lui vole ses affaires. Malheureusement, le peintre n'est plus à Venise, et encore moins à Avignon, destination suivante... Mais au cours de ces trajets, la jeune femme s'aperçoit qu'elle est suivie par son agresseur, celui-ci lui rendant progressivement ce qu'il lui a volé.
Malheureusement l’œuvre apparaît vite comme une production clairement au rabais, ceci de tous les points de vue (moyens, photo, et même mise en scène). Que penser de ces zooms ridicules qui ponctuent les cris désespérés de l'héroïne dans les lieux d'où l'être recherché est absent ? En tirant les choses par les cheveux, on peut sans doute voir dans « Amen » une parabole sur la propre situation du cinéaste maudit, voulant absolument accoucher d'un nouveau film, quitte à passer pour un metteur en scène moins expérimenté, moins posé, maladroit dans ses compositions. Reste que tout cela ne convaincra pas le plus fidèle des fans.
Source: Olivier Bachelard
18/09/11
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