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Festival de San Sebastian 2011 : Impression – Intruders ou la transmission de la peur selon Juan Carlos Fresnadillo


Photo Festival de San Sebastian 2011 : Impression – Intruders ou la transmission de la peur selon Juan Carlos FresnadilloAprès avoir été remarqué pour son sens du suspense avec « Intacto », drame lynchien situé dans les îles Canaries, le réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo a confirmé son talent dans un tout autre genre, le film de zombies, en signant une apocalyptique suite : « 28 semaines plus tard ». Le voici qui confirme son goût pour le film fantastique, offrant au Festival de San Sebastian une ouverture sous le signe du frisson, mais avec un casting quatre étoiles, américano-européen : Clive Owen, Pilar Lopez de Ayala, Daniel Brühl, Carice Van Houten et la jeune Ella Purnel.

Partagé entre deux histoires, l'une située en Espagne (à Madrid), l'autre en Grande Bretagne (à Londres), le récit se focalise sur les supposés cauchemars que font deux enfants, Juan, 7 ans, et Mia, adolescente, tous deux persuadés qu'une créature sans visage a pénétré dans leur maison, et n'en ressortira qu'une fois obtenu ce qu'elle est venue chercher. Posant d'emblée l'importance du conte, de ces histoires que l'on raconte aux enfants pour les aider à dormir ou leur éviter une certaine peur du noir, le scénario brouille les pistes entre réalité et visions, et ménage le suspense du lien entre les deux récits.

Le réalisateur réussit dans un premier temps à construire une ambiance pesante autour des deux duos, avec pour la mère et le fils espagnols, une créature flottante et une pluie omniprésente, et pour le père et la fille anglais, une sorte d'inquiétant épouvantail à tête de ballon de basket. Malheureusement, si le début était prometteur, la menace sur les deux enfants augmentant crescendo et laissant place à quelques fausses pistes, l'irruption ridicule d'un inutile personnage de prêtre (Daniel Brühl, décidément abonné aux films espagnols, après « Eva », présenté à Venise), et d'une psychiatre pour enfants (Kerry fox), puis l'esquisse du secret qui chapeaute le tout, fait progressivement basculer le film dans une fable improbable et répétitive, sur la transmission de la peur, celle-ci s'effaçant paradoxalement de manière progressive.

Source: Olivier Bachelard

17/09/11

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