Après "Chongqing blues", sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2010, Wang Xiaoshuai poursuit son travail de mémoire sur la société chinoise mais change complètement d’angle d’attaque, en adoptant cette fois-ci le point de vue d’un enfant de 11 ans. Cet enfant c’est Wang, possible projection du réalisateur au même âge, qui vit des jours heureux avec ses copains de l’école en 1975, soit un an avant la fin de la révolution culturelle. On ne peut s’empêcher de penser au film d’Hirokazu Kore-Eda projeté la veille, tant la joyeuse camaraderie et l’insouciance de l’enfance sont communicatives. En revanche, le contexte politique et social sont au cœur de l’intrigue, et le parti-pris narratif subjectif –on vit vraiment les faits à travers les yeux du jeune Wang- rendent l’expérience complètement différente. On assiste peu à peu à la prise de conscience humaniste du protagoniste, balloté entre sa posture d’enfant craignant de se prendre une rouste par sa mère et celle d’un être capable de penser et de créer, à l’image de son père artiste. C’est frais, vivifiant, bourré de bonne idées (la chemise tant convoitée de wang deviendra le fil conducteur de tout le film) et assez grisant.
L’un de nos rédacteurs a découvert ce film avant nous à la Mostra de Venise, et lui, pour le coup, n’est pas du même avis… Lire "sa critique".
Source: Sylvia Grandgirard
10/03/12
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