Tentant toujours d'innover et de rendre le Festival plus attractif et plus festif, les organisateurs ont non seulement décidé d'inviter cette année quelques 1500 jeunes de 18 à 28 ans durant les trois derniers jours, mais ils leurs ont donné accès, pour quelques 600 à 700 d'entre eux, à la salle du Grand Théâtre Lumière, pour la projection du film de clôture, une fois la cérémonie du palmarès terminée. Celle-ci, de plus, s'est conclue en beauté avec un geste vers le public, massé à l'extérieur, avec l'apparition du jury et des lauréats en haut des marches, accompagnés d'un mini-concert de Sting.
Côté Palmarès, si on regrettera la Palme spéciale décernée à Godard, les expérimentations d'étudiants présentées chaque année au Festival de Clermont Ferrand étant bien plus recherchées et innovantes que son dernier montage auto-centré, il faut bien avouer que le verdict du jury présidé par Cate Blanchett a de quoi réjouir. Palme d'or méritée pour le Japonais Kore-Eda et sa vision large de la famille ("Une affaire de famille"), Grand Prix pour la comédie politique signée Spike Lee ("Blackkklansman"), Prix du jury pour le film explosif de Nadia Labaki ("Capharnaüm") et Prix du scénario pour Alice Rohrwacher et son très poétique film social "Heureux comme Lazarro", tout cela reflète une volonté de primer à la fois qualités cinématographiques et messages de fond en lien avec l’époque.
Quant aux deux Prix d'interprétations, ils étaient au final presque une évidence, de l'actrice russe Samal Yeslyamova tentant de s'en sortir dans "Ayka" à l'acteur italien Marcello Fonte aux prises avec de violents gangsters et avec sa propre conscience dans "Dogman". Reste le Prix de la mise à Pawel Pawlikowski pour "Cold War" récompensant beauté du cadre et froideur esthétique et l'oublie de quelques prétendants évidents tels que "L'été", "Les éternels" de Jia Zhang Ke, le coréen "Burning" (Prix de la CST cependant pour sa direction artistique) ou le français intense et engagé "En guerre". Mais il y avait cette année trop de sérieux candidats à un Prix pour contenter tout le monde. On est donc heureux.
Le palmarès complet 2018
Palme d'or
MANBIKI KAZOKU
(Une affaire de famille)
de Hirokazu Kore-Eda
Grand Prix du jury
BLACKKKLANSMAN
de Spike Lee
Palme d’or spéciale
Jean Luc Godard
pour LE LIVRE D’IMAGE
Prix de la mise en scène
ZIMNA WOJNA
(Cold War)
de Pawel Pawlikowski
Prix d'interprétation masculine
Marcello Fonte
dans DOGMAN de Matteo Garrone
Prix d'interprétation féminine
Samal Yeslyamova
dans AYKA de Sergey Dvortsevoy
Prix du scénario
Alice Rohrwacher
pour LAZZARO FELICE (Heureux comme Lazzaro)
ex-aequo
Jafar Panahi
pour SE ROKH (3 Visages)
Prix du jury
CAPHARNAÜM
de Nadine Labaki
Caméra d’or
GIRL
de Lukas Dhont
Prix de la CST
Shin Joom-Hee
directeur artistique
de BUNRING de Lere Chang-Dong
Source: Olivier Bachelard
20/05/18
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