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Festival de Cannes 2013 : un palmarès plaisant avec Kechiche et sa vie d’Adèle en palme d’or

Photo Festival de Cannes 2013 : un palmarès plaisant avec Kechiche et sa vie d’Adèle en palme d’or Et voilà, le Festival de Cannes 2013 baisse le rideau, sous un soleil radieux et sur un palmarès qu’on n'osait même pas espérer. La palme d’or pour « La Vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche, l’un des films préférés de notre rédaction, paraissait tellement peu consensuelle, que seul le Prix d’interprétation, pourquoi pas double, entre Adèle Exarchopoulos et Léa Syedoux, nous paraissait jouable, étant donnée la composition du jury.

Du coup, « Nebraska”, qui nous paraissait plus être un film rassembleur, repart avec un prix pour son interprète principal, Bruce Dern. Nos favoris sont bien au rendez-vous, « Tel père tel fils » de Hirozaku Kore-Eda au prix du jury, « Le Passé » pour un prix d’interprétation inattendu mais mérité pour Berenice Bejo, « A Touch of sin » de Jia Zhang-Ke pour le scénario. Ne manquent à l’appel que Michael Douglas, qui faisait sûrement un prix d’interprétation trop évident, et qui aurait donné en plus du Kechiche une teinte trop « gay » au palmarès, mais aussi et surtout le fantasque et réjouissant « Borgman », qui restera le grand oublié de cette édition 2013.

Reste que le jury de Steven Spielberg a fait un beau cadeau à la France en ce dimanche 26 mai, cette France de la générosité, de l’égalité, et de l’acceptation des différences. En primant une histoire de passion amoureuse entre deux jeunes filles, éprises de liberté et de considération de leur normalité, il fait la nique aux opposants au mariage pour tous et à tous les haineux qui ne voient en l’homosexualité que perversion, justement le jour de leur énième manifestation nationale. Le jury et Kechiche envoient un signal de respect et de vivre ensemble, avec un film qui bouscule, émeut, et montre certaines intolérances et peurs irrationnelles sous leur vrai visage (voir par exemple la scène d’altercation des lycéennes, avec la « PJ du sexe »).

Il est temps qu’un vent de respect et de bienveillance souffle à nouveau en France, et aujourd’hui il vient de Cannes, et non de Paris. C’est peut-être cela l’un des pouvoirs du cinéma.

Palme d’or :
« La vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche
avec deux mentions pour ses actrices : Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux

Grand Prix :
« Inside Llewyn Davis » de Joel et Ethan Coen

Prix de la mise en scène :
« Heli » de Amat Escalante

Prix d’interprétation masculine :
Bruce Dern dans « Nebraska » de Alexander Payne

Prix d’interprétation féminine :
Berenice Bejo dans « Le passé » de Asghar Farhadi

Prix du scénario :
« A touch of sin » de Jia Zhang-Ke

Prix du jury :
« Tel père tel fils » de Hirozaku Kore-Eda

Caméra d’or :
« Ilo Ilo » de Anthony Chen
(Quinzaine des réalisateurs)