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Festival de Cannes 2013 : Paolo Sorrentino joue un peu trop la durée avec La grande belleza


Photo Festival de Cannes 2013 : Paolo Sorrentino joue un peu trop la durée avec La grande bellezaCompétition
LA GRANDE BELLEZA
de Paolo Sorrentino
avec Toni Servillo, Anita Kravos, Anna Della Rosa, Antonello Venditti, Luis Tosar...

Au travers du portrait de Jep, un écrivain ayant écrit un seul livre et cherchant l'inspiration depuis tout en officiant comme journaliste, et qui en a assez des mondanités et des fêtes qui n'ont aucun sens, l'auteur de "This must be the place" et « Il divo » passe au crible la société italienne, soulignant sa vacuité culturelle. Avec des allusions ouvertes à Fellini et particulièrement "La dolce vita", il montre une décadence généralisée et l'incapacité des artistes comme des hommes de religion, à expliciter leurs gestes ou actions.

Après un déluge de musique, entre figure classique de l'Italie et grande fête contemporaine et délurée organisée sur la terrasse du héros qui domine le Colisée, Sorrentino s'amuse à ponctuer son film de happenings artistiques sans fond, d'une artiste qui se jette sur un pilier d'aqueduc et souhaiterait ne s'exprimer que sur ses traumatismes d'enfances qui sont sensés éclairer son parcours, à une enfant vedette qui s'adonne au body-painting. Il montre aussi qu’il y a toujours quelqu’un mieux placé que vous, même s’il dans le cas de l’Italie, il s’agit d’hommes politiques véreux, qui affirment œuvrer pour le bien du pays, tout en étant des incompris.

Avec Toni Servillo en tête d'affiche, le sourire immense figé sur le visage lorsqu'il reçoit, le cynisme vissé aux lèvres lorsqu'il observe les gens qui l'entourent, "La grande belleza" affiche sa vitalité de film philosophique, entre recherche d'un absolu forcément passé, et dénonciation du vide spirituel de la société moderne, et italienne en particulier. Chez Sorrentino, même les saintes, ici sous les traits d'une sorte momie qu'on exhibe, refusent les interviews, préférant les phrases toutes faites du type "la pauvreté ne se raconte pas, elle se vit". Un film chaotique, sensuel, qui exerce un effet attraction – répulsion qui vous travaille encore bien longtemps après la séance.

Lire la critique de "La grande belleza" par Sylvia Grandgirard

Source: Olivier Bachelard

23/05/13

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