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Festival de Cannes 2013 : Le passé d'Asghar Farhadi, incursion feutrée dans l'intimité de deux couples


Photo Festival de Cannes 2013 : Le passé d'Asghar Farhadi, incursion feutrée dans l'intimité de deux couplesCompétition
LE PASSÉ
de Asghar Farhadi
avec Berenice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa...

Le metteur en scène iranien de "Une séparation" (Ours d'or 2012) au Festival de Berlin 2012 présente pour la première fois un film à Cannes. Il s'agit d'une oeuvre interprétée en français, mettant en image le retour d'un iranien, séparé depuis quatre ans de sa femme, qui lui demande de venir officialiser leur divorce. Caractérisé par une composition minutieuse des personnages, "Le passé" met face à face les logiques propres à chacun, décrivant avec force détails les affrontements, vengeances, rapprochements intimes qui se jouent au coeur de ce triangle amoureux.

A l'aide d'une jolie parabole présentée dans la première scène du film (les anciens amants se parlent sans même s'entendre, au travers de la vitre épaisse d'une salle d'aéroport) Asghar Farhadi résume le sujet même de son film : l'incapacité de quiconque à rentrer dans l'intimité d'un couple et à en comprendre le véritable fonctionnement. Cette parabole revient d'ailleurs lorsque le dénouement ultime liée à une situation familiale compliquée est dévoilée, le metteur en scène montrant un nouveau dialogue, interne au nouveau mis à mal, une nouvelle fois inaudible pour le spectateur, car situé au delà des portes coulissantes de la pharmacie dans laquelle la caméra est posée.

Avec une certaine tendresse pour ses personnages, le réalisateur pose l'homme iranien en fin négociateur flegmatique, la femme française comme sanguine et passionnée, les enfants en éternelles victimes perturbées dans leur innocence initiale. Son casting impressionne par sa tenue, autant que sa capacité à faire progresser son intrigue par révélation successives et détails parsemés au fil d'un récit d'apparence banale. Sans être à la hauteur de ses deux précédents longs-métrages, "Le passé" rappelle avec douleur qu'il vaut mieux toujours regarder de l'avant, et tenter d'oublier, et qu'il ne faut jamais se mêler des histoires d'amour des autres.

Source: Olivier Bachelard

18/05/13

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