Compétition
INSIDE LLEWYN DAVIS
de Joel Coen et Ethan Coen
avec Carey Mulligan, Justin Timberlake, Garrett Hedlund, John Goodman, Oscar Isaac...
Un film des frères Coen est toujours événement. S'intéressant cette fois-ci à un musicien folk dans le besoin, c'est à un voyage vers l'apprentissage de l'humilité qu'ils nous convient. Balloté d'appartement en appartement, squattant sur les canapés respectifs de ses amis ou connaissances, Llewyn est un guitariste et chanteur doué, qui n'arrive pas à percer, et qui affiche avec mépris sa haute idée de son art. Plutôt antipathique et égoïste, il regarde de haut les succès faciles, se moque ouvertement des artistes adeptes de styles qu'il exècre, et refuse de s'abaisser à revenir au second plan en intégrant une formation.
Avec l'humour corrosif qu'on leur connait, les deux frères dressent un portrait désabusé d'un homme instable devant accepter la dure nature de son métier. Usant d'une jolie parabole à l'aide d'un chat omniprésent aux côtés du héros, image première du succès qui lui échappe, puis double de cet artiste indépendant et jamais vraiment fixé, ils construisent un conte élégant et désabusé, qui s'inscrit directement dans la veine de "Barton Fink" ou de "O'Brother".
Si on s'attache avec difficulté à ce musicien toujours dans la dèche, fayant ses responsabilités d'adulte, on appréciera cependant son entourage fait de personnages secondaires souvent drôles et caractéristiques de l'univers des Coen. On découvre ainsi son agent et sa secrétaire, grabataires et roublards, un producteur franc du collier, une ex-petite amie éternellement en colère et jamais avare de jurons (Carey Mulligan, ici en brune, après le blond platine dans « Gatsby le magnifique ») et un homme riche (John Goldman) flanqué de son éphèbe poète, au cynisme et parlé cru, tous là pour le bousculer un peu Llewyn dans sa quête devenue fuite.
Source: Olivier Bachelard
21/05/13
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