Compétition
JEUNE ET JOLIE
de François ozon
avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling, Johan Leysen, Fantin Ravat, Nathalie Richard, Laurent Delbecque...
Découpé en 4 saisons formant 4 chapitres, de l'été des premiers émois au printemps des premiers choix, « Jeune et Jolie » de François Ozon continue de dérouler les obsessions originelles du réalisateur, pour le passage à l'âge adulte, les limites de la perversité, et la beauté juvénile des femmes. Traitant principalement de la découverte de la sexualité et du pouvoir par rapport aux hommes, le film est l'histoire de Isabelle qui en viendra à se prostituer, pour le plaisir de la découverte, adoptant alors le doux de Léa.
Au centre du récit, il y a donc une jeune actrice troublante, Marine Vacth, qu'Ozon magnifie en permanence (gros plans sur ses lèvres lorsqu'elle livre ses secrets, multiples vues sur sa cambrure naturelle... et la finesse de ses hanches). Son personnage, subtilement écrit, nous entraîne dans son sillage ravageur, le scénario s'attachant à montrer l'équilibre précaire qu'elle entretient avec ceux qui lui gravitent autour : un premier petit ami éconduit après le dépucelage terminé, une mère dépassée par les pulsions de sa progéniture, un beau père compréhensif qui cherche à éviter les provocations, et surtout un frère complice qui partage la curiosité de sa soeur pour les choses de la vie.
C'est ce personnage qui sert d'ailleurs de vecteur initial au récit, puisqu'il observe à distance, tel un voyeur, sa sœur qui retire son haut sur la plage, avant de l'aider à s'éclipser en douce, en lui demandant, tel un vieil amant, de raconter ses frasques à son retour. La complicité des deux personnages est pour beaucoup dans la réussite de ce film, qui constitue une habile exploration de la nature et des pouvoirs de la femme, construite en 4 étapes, la transition étant offerte à chaque fois par une chanson de Françoise Hardy, traitant de la perte de l'innocence, de la fidélité, de la vraie rencontre. Un beau portrait d'adolescente en pleine transgression, porté par une Marine Vacth éblouissante. Reste à savoir, si après sa Coquille d'or à San Sebastian en 2012 pour "Dans la maison", le jury cannois sera sensible au cinéma envoûtant de François Ozon.
Source: Olivier Bachelard
17/05/13
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