Hors compétition
BLOOD TIES
de Guillaume Canet
avec Clive Owen, Billy Crudup, Marion Cotillard, Zoe Saldana, Mila Kunis, James Caan, Matthias Schoenaerts, Lily Tailor...
S'attelant au remake du film français "Les liens du sang" (2008, de Jacques Maillot, avec Guillaume Canet lui-même et François Cluzet), l'auteur français nous livre l'histoire de deux frères ennemis, l'un flic, l'autre voyou. Fraîchement sorti de prison, ce dernier va tenir peu de temps dans son travail de larbin dans un garage automobile, avant de replonger dans les "coups" fumants, au mépris du danger, et de la compromission possible de son frère, qui a accepté de l'héberger temporairement.
Si le récit s'avère aussi ample (le film dure 2h24), c'est pour mieux prendre le temps de développer ses différents personnages, y compris les entourages directs des deux hommes. Billy Crudup fait des merveilles dans le rôle du policier, le plus jeune de la fratrie, droit et lâche à la fois, qui ne regarde jamais les gens dans les yeux. Clive Owen, convainc moins dans le rôle du malfrat incurable, affichant en permanence un air content de lui, et semblant accorder bien peu d'importance à ce que pensent les autres. Quant aux trois personnages féminins, ils sont assez inégalement traités, entre la droguée, ancienne femme du gangster, qui tapine pour pouvoir élever ses deux enfants et se fournir ses doses, la nouvelle petite amie, dont le père a passé une bonne partie de sa vie en prison, et la jeune femme noire, ayant elle aussi un ami en prison qu'elle ne voit qu'au parloir, et s'avérant surtout être l'ancienne petite amie du flic.
Plus intéressante que les deux autres, l'enjeu de la race étant sous-jacent en ce début des années 70 (l'action se déroule en 1974), elle permet de sortir de la relation toxique qu'entretient le duo central. Reste que le film utilise jusqu'à l'overdose certains clichés du genre, tels le vieux barman mafieux à la voix rauque, mais il apporte une certaine vision de la souffrance des femmes vouées à fréquenter des hommes qui ne tiennent jamais leurs promesses. Et au travers d'un unique flash-back - qui résume très bien le personnage du frère cadet- , il dit toute la difficulté de savoir tenir tête à son propre frère, et la difficulté, dans certains cas, d'être un homme bien. Une adaptation honnête, mais sans grand relief ni tension.
Source: Olivier Bachelard
22/05/13
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