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Festival de Cannes 2012 : Un certain regard – Une tempête de joie et d'espérance avec Les bêtes du sud sauvage, petit bijou venu du bayou


Photo Festival de Cannes 2012 : Un certain regard – Une tempête de joie et d'espérance avec Les bêtes du sud sauvage, petit bijou venu du bayouLES BÊTES DU SUD SAUVAGE
(Beasts of the southern wild)

de Benh Zeitlin
avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander...

Ce film américain, récompensé du Grand prix du Festival de Sundance 2012 arrivait à Cannes précédé d'un bouche à oreille flatteur. Il en repartira avec une réputation devenue solide, restant dans la mémoire de certains spectateurs comme l'un des bijoux de la quinzaine. Décrivant l'opposition entre les habitants du « bassin » (le bayou) et ceux du monde sec, situé au delà de la digue, le réalisateur pose sa caméra à hauteur d'enfant, pour mieux conter la relation entre une petite fille débrouillarde et son père dont elle ne saisit pas encore l'état de santé précaire.

Alors que la tempête définitive approche, qui inondera toute la vallée et ensevelira le village, et que les autorités voudraient bien évacuer les lieux, les locaux entretiennent les légendes qui veulent que celle-ci libérera les Aurochs, des créatures qui s'attaquaient autrefois aux enfants. Symbolique d'une lutte pour une contrée et une culture en voie d'extinction, le film surprend à la fois par sa description de la misère, entre maisons faites de bric et de broc (plaques de tôle rouillée, bois, vitres cassées...) et amoncellement de déchets, que par la joie de vivre qu'il dégage.

Ainsi, les rituels du quotidien sont décrits avec minutie, le scénario installant une ambiance rassurante et donnant à voir la petite fille affairée avec ses animaux de compagnie - un cochon et un chien - , ou répondant à l'appel du repas lancé à la cloche par un père déposant un poulet entier sur le grill. Jamais misérabiliste, « Les bêtes du sud sauvage » s'offre quelques digressions poétiques, dans les représentations du passé ou des fantasmes de la petite fille (formidable petit bout de femme que Quvenzhané Wallis). Celle-ci devra faire face à la maladie de son père qu'il lui faut comprendre et accepter et se lancera dans la recherche d'une mère idéalisée (pas besoin d'allumer le gaz, il lui suffisait d'effleurer la cuisinière tellement elle était belle...), sa quête rebelle lui permettant de grandir et d'apprendre à vivre seule. Un film magistral, bourré d'envolées magiques à l'image d'un générique de début qui vous entraîne dans le tourbillon d'une fête locale enivrante comme une enfance heureuse.

Source: Olivier Bachelard

20/05/12

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