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Festival de Cannes 2012 : Quinzaine des réalisateurs – Ben Wheatley nous présente des Touristes pas vraiment fréquentables

Photo Festival de Cannes 2012 : Quinzaine des réalisateurs – Ben Wheatley nous présente des Touristes pas vraiment fréquentables Quinzaine des réalisateurs
LES TOURISTES
(Sightseers)
de Ben Wheatley
avec Alice Lowe, Steve Oram...

Qui n'a jamais rêvé d'en foutre plein la gueule au crétin assis pas loin dans le bus, et qui aime à balancer ses papiers sales au sol en se foutant ouvertement de ceux qui sont autour ? C'est justement ce qu'osent faire les personnages de « Sightseers », second film du réalisateur Ben Wheatley, après l'acclamé « Kill list », qui sortira en salles en France en juillet prochain. Ses anti-héros, un couple fraîchement formé, vont en effet réaliser les fantasmes de tout un chacun, que les conventions sociales et le manque de courage (et de muscles) nous empêchent même d'envisager : se venger des crétins, des prétentieux, des petites humiliations infligées par l'ennemi, c'est à dire l'Autre...

Après une introduction jubilatoire dans laquelle le couple, sur le point de partir en vacances, est confronté à la mère de la femme, plus qu'envahissante, et volontairement désagréable, nous voici donc embarqués pour un road-trip entre campings et lieux touristiques, créant autant d'occasions de rencontrer des gens détestables. Passée la source d'énervement initiale (quelqu'un qui jette un papier par terre), le scénario dérape vite, d'assassinat en meurtre barbare, pour le plus grand plaisir d'un spectateur sensible lui aussi tour à tour, à la gêne initiale de la compagne, puis à l'effet d'entraînement mutuel des deux personnages.

Jouissif et tordu, « Les touristes » est une comédie défouloir, acide et sanglante, à déguster pour ses détails ringards (les culottes en tricot rose, la radinerie exponentielle, la capsule à roulettes...), et ses nombreuses scènes déjà cultes (le chien pervers qui voudrait bien participer, la mort originale de Poppy...). Un film qui vous apprendra au moins une chose : que le meurtre est bio (« murder is green »), car réduisant forcément les émissions de CO2 des personnes décédées.