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Festival de Cannes 2010: Jour 7 - amusant adultère chez Stephen Frears et sacrifice réfléchi pour Xavier Beauvois


Photo Festival de Cannes 2010: Jour 7 - amusant adultère chez Stephen Frears et sacrifice réfléchi pour Xavier BeauvoisMardi 18 mai 2010

Rester ou partir

Après "N'oublie pas que tu vas mourir", Xavier Beauvois ("Le petit lieutenant") revient en compétition avec "DES HOMMES ET DES DIEUX", récit des derniers jours d'un groupe de moines résidants dans l'Atlas et confrontés à la menace des intégristes, égorgeant étrangers et villageois. La première partie se concentre sur les rituels quotidiens et l'appui que ces frères peuvent apporter aux populations locales, montrant une cohabitation possible avec les musulmans. Puis le film bascule dans la torpeur, figeant chaque moment au milieu d'un décors toujours aussi beau. Les intégristes font irruptions dans le monastère et la discussion s'entâme, avec leur chef, visiblement cultivé. Le problème finalement provient de l'inculture, du manque d'ouverture au monde, que ces moines semblent pourtant posséder, malgré leur isolement.

Récit des moments de doute auxquels ces religieux font naturellement face, malgré leur foi, supposée innébranlable, le film assume sa lenteur, et invite à la réflexion sur le sacrifice, son utilité, ses raisons. Le film est dors et déjà l'un des favoris de la presse étrangère, avec le Mike Leigh.

Vrai ou faux

Abbas Kiarostami, palme d'or pour "Le goût de la cerise", fait son retour en compétition avec "COPIE CONFORME" qui sort mercredi 19 en salles. Très écrit, le film se présente, après une scène d'ouverture sous forme de conférence litteraire, comme un dialogue entre l'auteur américain et une galeriste française, installée en Toscane. Balade charmante dans la région et les ruelles d'un village touristique, le film prend un étonnant tournant, lorsque les dialogues des deux étrangers évoluent, transformant le duo en un couple qui se connaît depuis longtemps. Parabole sur les différentes phases de la vie d'un couple, sur les comédies que l'on se joue, "Copie conforme" agacera ou emballera.

Lire la critique de "Copie Conforme" (+2)
par Alexandre Romanazzi

La fin d'un couple

Ryan Gosling ("Half Nelson") et Michelle Williams ("Le secret de Brokeback mountain") forment le jeune couple au centre de "BLUE VALENTINE", présenté à Un certain regard. Ménageant le suspense quant aux raison d'une profonde crise entre eux, le scénario esquisse l'ombre d'un ancien amant à elle, et révèlera sur la fin, la réalité initiale du couple. Mêlant un présent plutôt apre, fait des régulier pétages de plomb d'un Ryan Gosling inspiré, aussi désarmant de tristesse et d'angoisse, qu'agaçant par son apparent égoisme, avec des flash-back sur les moments passés, dont le bonheur est rendu dans une photo au gros grain, accompagnée d'une lanicante musique à la guitare.

Si l'amour est un jour amené à disparaître, même les plus généreux sacrifices seront certainement oubliés. En cela, "Blue Valentine" est un film cruel et plutôt réaliste, qui vaut surtout pour ses interprètes. A signaler également un très beau générique de fin, en forme d'album photos, égrainé au fil des gerbes d'un feu d'artifice.

Campagne délurée

Stephen Frears avait présenté en compétition "The van" et "The snapper", comédie sociales proches de Ken Loach ou Mike Leigh. Le voici de retour en séance unique et hors compétition, avec "TAMARA DREWE", adaptation survitaminée d'une bande dessinée. Dans la campagne anglaise, un cottage fait office de résidence pour écrivains, avec à sa tête un auteur volage et sa femme, qui n'est pas dupe. Avec en fil rouge les réflexions de deux gamines aussi grossières que foncièrement obsédées par les potins mondins et la sexualité de leurs idôles, le récit se concentre sur les conséquences de l'arrivée de Tamara, dans la demeure de ses parents, depuis longtemps désertée. Une histoire drôle d'histoire d'apparences, de secrets, de chiens et de vaches, dont le rythme faiblit quelque peu à mi-parcours, mais qui s'avère enthousiasmant sur la fin.

Source: Olivier Bachelard

19/05

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