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Festival de Cannes 2008: Jour 9 – Egoyan se répète et Garrell fait fuir


Photo Festival de Cannes 2008: Jour 9 – Egoyan se répète et Garrell fait fuirJeudi 22 mai 2008

9h00
Shultes
Quinzaine des réalisateurs
Niveau -1

Un entraîneur de course à pieds est aussi pickpocket à ses heures. Lors d'un trajet en tramway, il observe un jeune garçon en train de voler. Après l'avoir suivi, il lui propose de s'associer. Sans aucun effet de mise en scène, on suit le quotidien terne de cet homme, alors qu'il regarde la télé, s'endort auprès de sa mère malade, court sur la piste... Bien entendu, le but est de nous montrer l'ennui, mais le film, malgré un twist final qui permet de s'interroger sur le montage chronologique du film, n'est au final qu'un court métrage... qu'on étire indéfiniment.

14h30
Les frontières de l'aube
Compétition
Niveau -2

Le nouveau film de Philippe Garrell est sensé traiter du choix entre une passion qui signifie potentiellement la mort et une vie dans la résignation et le tourment. Ce choix est naturellement symbolisé par deux histoires d'amour qui impliquent Louis Garrell (« Les chansons d'amour ») avec successivement deux jeunes femmes, l'une perturbée et l'autre sérieuse. Malgré quelques belles idées ( la loi des essuie-glaces, pour exprimer les aléas d'une relation), la poésie forcenée de Garrell ne passe pas et frise le ridicule dans ses références à Cocteau (voir les apparitions fantômatiques de Laura Smet dans les miroirs). La moitié de la salle s'enfuit, ou pouffe de rire face à tant de désespoir romantique ou aux phrases recherchées du type: « avoir un enfant, c'est comme sauter par la fenêtre, mais du bon côté ».

17h00
Ocean Flame
Un certain regard
Niveau +4

Voici le film qui a mis l'ensemble de la rédaction d'accord, notre gros coup de coeur de cette quinzaine de cinéma intensif. « Ocean flame » est une histoire d'amour à mort, d'une violence psychologique et d'une charge érotique impressionnantes. On en ressort à la fois effrayé et avec un envie d'aimer et de s'échapper d'un quotidien parfois terne, pour aller nous aussi rejoindre cette plage fondatrice d'un amour impossible entre un proxénète utilisant ses filles pour faire chanter de riches clients et une serveur qui entrera dans son giron. Picturallement magnifique, le film est porté par un duo d'acteurs aussi superbes que troublement fascinants.

22h30
Adoration
Compétition
Niveau +1

Egoyan était encore attendu au tournant. Après un film plus commercial (« La vérité nue »), il revient à ses obsessions, mais introduit au passages de nouveaux thèmes comme la peur de l'étranger ou l'instantanéité de l'information. Mais le réalisateur canadien construit ici un nouveau film puzzle, très proche dans ses imbrications de « De beaux lendemains », sans pour autant générer de réelle émotion. Tout cela semble bien artificiel, malgré un point de départ fascinant: un adolescent reconstruit le passé de sa mère, décédée, au regard d'un fait divers dans lequel un mari utilise sa femme pour passer une bombe en Israël. Déception donc.

Présentés également aujourd'hui:

Desierto Adentro
Semaine Internationale de la Critique - clôture
Niveau 0

Lire la critique du film « Desierto Adentro » par Olivier Bachelard

Source: Olivier Bachelard

23/05/08

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