En ce premier jour du festival de Cannes 2006, et une fois la présentation tant attendue du "Da Vinci Code" passée, nous pouvons déjà faire un premier point sur les premiers films visionnés, avant le début de la manifestation.
AZUR ET ASMAR de Michel Ocelot (quinzaine des réalisateurs). Le nouveau dessin animé du réalisateur de "Kirikou" est un vrai bijou d’inventivité. Visuellement splendide, il nous offre une féerie de couleurs, pour un conte savamment construit, autour de valeurs de mixité des cultures et de respect entre sociétés. Notre premier coup de cœur.
COMMENT J’AI FÊTE LA FIN DU MONDE (un certain regard). Un film roumain sur les péripéties d’un frère et une sœur, découvrant pour l’une les premiers émois amoureux et une certaine conscience politique, et pour l’autre, les relations avec les adultes. Un beau double portrait, sur fond d’histoire avec un grand « H », correspondant à la fuite de Ceaucescu.
BLED NUMBER ONE (un certain regard), vision légère du retour d’un jeune algérien dans le pays qu’il n’a jamais connu. Une comédie dramatique, où l’intégrisme guette à la fois du côté de bandes de jeunes, souhaitant forcer les autres à appliquer les préceptes de Dieu, et du côté des hommes, qui considèrent toujours la femme comme ayant des devoirs qui priment sur ses droits. Un film choc, dont certains passages, à l’amertume palpable, déroutent de par leur forme.
ICI NAJAC, A VOUS LA TERRE (hors compétition). La suite de "La vie comme elle va", nouveau documentaire sur les habitants de la ville de Najac, dans l’Aveyron, se concentre plus cette fois ci sur le portrait d’un touchant vieillard aux prises avec ses rêves exigeants, un labeur de chaque instant et la réalité des décisions administrative. Aussi léger que le premier épisode, "Ici Najac…" séduit par un humour nature et un propos écolo peu appuyé.
BAMAKO (hors compétition). Une fiction signée Abderrahmane Sissako (La vie sur terre) qui fustige les responsables de la dette africaine et de la privatisation de ses services publiques. Un plaidoyer certes clair, mais rébarbatif dans la forme qu'il prend, faux procès de la banque mondiale, aux longues tirades d’avocats en plein exercice rhétorique.
CA BRULE, de Claire Simon (quinzaine des réalisateurs), ou les conséquences des pulsions amoureuses d’une adolescente envers un pompier marié (Gilbert Melki). Une montée en tension plutôt efficace, mais traînant un rien en longueur.
LES AMITIES MALEFIQUES d’Emmanuel Bourdieu, présenté en ouverture de la Semaine de la critique, nous donne une vision de la faculté de lettre assez implacable. Loin du milieu extrêmement schématique du "Plus bel âge", qui traitait d’un sujet similaire, dans le giron des classes prépas littéraires, son film traduit toute l’ambiguïté des relations d’amitiés qui sont aussi celles de mentor à élève, en dressant le portrait d’un jeune homme extrêmement doué, qui martyrise ses camarades pour mieux leur donner la nécessité de l’exigence.
LE VIOLON, film mexicain (Un certain regard), met la musique face à la violence, de manière intelligente, mais son rythme un peu lent joue en sa défaveur.
DA VINCI CODE de Ron Howard, film d’ouverture, hué lors de la projection de presse de la veille, ne fait pas non plus l’unanimité parmi les festivaliers. Rémy, qui a pu voir le film à 23h30 et connaît le livre par cœur, nous confie que les raccourcis scénaristiques et la simplification de l’intrigue par la linéarité, gâchent le plaisir de la découverte des énigmes. Mais selon lui, l’accueil n’aurait pas été aussi mauvais, s’il ne s’agissait justement pas de l’adaptation d’un best seller aussi connu.
Source: OB
19/05/06
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