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Festival de Berlin - Jour 9: les reste de la compétition et 60 ans avec 9 (Nine)


Vendredi 19 février 2010

N'ayant pu rester sur Berlin pour cette dernière journée de compétition, c'est Laurent Olivier, responsable au Cinéma l'Eldorado de Dijon qui a accepté de parler des 6 derniers films en compétition. Aperçu en quelques lignes des derniers films majeurs présentés cette année.

HOW I ENDED THIS SUMMER
de Alexei Popogrebsky
Compétion (+3)

Des images magnifiques pour un film formidablement interprété. Une histoire forte entre deux hommes, dans des paysages sibériens impressionnants. Un suspense important qui se construit peu à peu, dans ces paysages immenses, qui deviennent peu à peu oppressants. Une tension particulière se créé autour d'un légitime instinct de survie. Mériterait un prix.

JEW SUSS - RISE AND FALL
(Jude Suss - film ohne gewissen)
de Oskar Roehler
avec Tobias Moretti, Martina Gedeck, Moritz Bleibtreu, Justus von Dohnanyi, Armin Rohde...
Compétion (+2)

Un film allemand intéressant, avec Moritz Bleibtreu dans le rôle de Goebbels, absolument génial, qui mériterait de recevoir le prix d’interprétation. Le récit tient uniquement sur les rapports entre lui et l’acteur principal du film. Le début est assez fastidieux, et redondant dans les cènes de présentation du film. Il est cependant intéressant de s'attacher à la portée du film tourné dans ce film, propagande nazi ou non, suivant le point de vue.

ROMPECABEZAS
(Puzzle)
de Natalia Smirnoff
Compétion (+2)

Un personnage de femme intéressant et un portrait touchant, autour d'une passionnée de puzzle. Un film qui passe très vite, même si le scénario est assez prévisible, considérant aussi que voir les personnages faire des puzzles n’est étrangement jamais ennuyeux. Un film captivant sur les rapports familiaux entre la femme et son mari, ainsi qu'avec leurs enfants. Il se dégage de ses très belles images, une forte sensation de liberté.

A FAMILY
(En familie)
de Pernille Fischer Christensen
Compétion (+2)

Une belle histoire construite autour de plusieurs personnages. Un film touchant, assez intéressant dans ses dialogues, mais auquel il manque quelque chose pour que le spectateur soit réellement pris par l’histoire. Le scénario évolue très bien, ce jusqu’à la mort du père.

THE KILLER INSIDE ME
de Michael Winterbottom
avec Kate Hudson, Casey Affleck, Jessica Alba...
Compétion (+2)

Sur un scénario correct, Michael Winterbottom s'essaye à un film difficile, flirtant avec le gore quand Casey Affleck cogne sur les filles. Certains spectateurs n'ont d'ailleurs pas pu supporter et sont sortis de la salle. Reste que les impulsions d'un personnage malade et impulsif, dont on rentre bien dans la psychologie, sont plutôt bien rendues. Un film assez osé en fin de compte.

MAMMUTH
de Gustave Kervern et Benoît Délepine
avec Gérard Depardieu, Isabelle Adjani, Yolande Moreau, Benoît Poelvoorde...
Compétion (+3)

Une oeuvre très très drôle, surtout au début, puis à certains moments seulement. Scènes, situations, personnages, dialogues et silences sont finement ordonnés. Depardieu dispose d'un look comme d'une attitude absolument irrésistibles, quant à l’ange gardien Adjani il s'avère beaucoup moins convaincant. Reste un road movie avec des rencontres et des personnages incroyables, qui par contre, perd un peu de sa saveur au fil du récit.

Egalement présenté ce jour:

ZONA SUR
(Southern District)
de Juan Carlos Valdivia
Vu le samedi 13 février à 22h30
Panorama (+3)

Doublement primé à Sundance, ce film bolivien révèle un nouveau venu dont la maîtrise du cadre est absolument indéniable et force d'emblée l'admiration. D'une fluidité absolu, sa mise en scène laisse vagabonder une caméra, pivotant lentement (vers la droite en général, ce qui en agacera peut-être certains), pour mieux faire découvrir au spectateur des lieux d'une richisse apparente évidente, dans un pays principalement désertique. Les acteurs, interprétant la mère et les 3 enfants d'une famille aisée, le majordome et la bonne, évoluent avec un naturel impressionant dans ce cadre mouvant. De temps à autre, la caméra survole aussi cette maison de riches. Doucement, tel un témoin discret se faufilant dans les moindres recoins de chaque pièce, le réalisateur surprend des conversations et met en évidence une immense fracture sociale, oisiveté, luxure et déviances liées au jeu ou au sexe, tout en pointant le mépris à peine voilé pour les classes inférieures. Mais son histoire, comme un jeu de rôle éternel entre dominants et dominés, n'oublie pas de souligner qu'une situation financière, n'est pas forcément éternelle. Brillant, sur la forme, comme sur le fond.

NINE
de Rob Marshall
avec Penelope Cruz, Nicole Kidman, Sophia Loren, Daniel Day Lewis, Marion Cotillard,
Berlinale Special - anniversaire (+3)

Lire la critique de "Nine" par Alexandre Romanazzi

Source: Laurent Olivier et Olivier Bachelard

20/02/10

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