Compétition
PARADIS : ESPOIR
(Paradies hoffnung)
de Ulrich Seidl
avec Melanie Lenz, Vivian Bartsch, Joseph Lorenz, Michael Thomas...
Troisième volet de la trilogie de Ulrich Seidl, voici donc que le Festival de Berlin accueille « Paradis : espoir », après « Paradis : amour » à Cannes et « Paradis : foi » à Venise. Après l'argent corrompant contact et amour, après la foi ébranlée par l'immigration, le réalisateur autrichien nous propose de suivre une adolescente envoyée en camp d'amincissement. L'espoir dont il s'agit ici est donc celui de perdre du poids, mais aussi d'être quelqu'un comme les autres, capable notamment de trouver l'amour. Fidèle à son cynisme usuel, Ulrich Seidl propose bien évidemment une figure un peu particulière de cet amour rêvé, en la personne du médecin du camp.
Aux fantasmes et discussions d'adolescentes répondent donc les perversions des hommes, le médecin aimant avant tout jouer au docteur avec sa jeune patiente, dans un jeu de pouvoir relativement malsain. Faisant au passage le lien avec ses deux films précédents, dans la scène d'ouverture comme celle de clôture, le réalisateur dépeint ici l'adolescence comme une souffrance désœuvrée, faite d'addiction aux sucreries, aux téléphones portables et aux consoles de jeu, le corps n'étant que peu occupé, alors que le mental s'oriente vers le sexe. Sans retrouver la finesse des plans de « Paradis : amour », plaisant par son aspect « 400 coups » d'une bande de filles en fleur, le film s'avère cependant sans grand relief et beaucoup moins subversif que les deux précédents.
Source: Olivier Bachelard
10/02/13
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