Compétition
LES ADIEUX A LA REINE
de Benoît Jacquot
avec Diane Kruger, Virginie Ledoyen, Léa Seydoux, Noémie Lvovsky, Xavier Beauvois...
Après Sofia Coppola, c'est maintenant Benoît Jacquot (« Au fond des bois », « L'intouchable », « Villa Amalia ») qui s'intéresse à Marie-Antoinette. Mais celui-ci choisit d'opter pour le regard des servantes et de ne concentrer son récit que sur les derniers jours de la Reine à Versailles, entre le 14 et le 17 juillet 1789. Le personnage principal n'est donc pas celui de Diane Kruger, enfant gâtée et reine hyperactive qui affiche ses préférences pour les lectures frivoles et la complicité avec certaines femmes, dont Gabrielle de Pontignac (Virginie Ledoyen, d'une beauté fatale), mais les différentes servantes qui s'animent autour d'elle, et notamment Sidonie Laborde, interprétée par une Léa Seydoux littéralement habitée.
Passionnant, le film décrit tout d'abord une journée entre légèreté et ragots, montrant à la fois l'isolement oisif dans lequel se retrouve la Reine, et la multitude de gens qui l'entourent. Le réveil est plutôt dur le lendemain, la nouvelle de la prise de la Bastille n'étant pas encore connue, et chacun cherchant à tirer à d'autres les vers du nez. Le climax est atteint lors de la nuit du 15, lorsque nobles et servants se mêlent étrangement dans un couloir, errant entre incertitude et peur, ébêtés par les derniers nouvelles et la liste des 286 têtes à couper qui circule. L'image évoque celle de passagers d'un navire sortant de leurs cabines lors d'un naufrage et incapables de trouver leur chemin jusqu'au pont. Elle est magnifiée par la mise en scène d'un Benoît Jacquot inspiré , qui joue de travellings caméra à l'épaule et de contrastes lumineux cauchemardesques.
Lire la critique de « Les adieux à la Reine » par Sylvia Grandgirard
Source: Olivier Bachelard
12/02/12
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