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Festival de Berlin 2011: Week-end 1 - Tropa de Elite 2, Yelling to the sky et autres petites déceptions


Le premier week-end de la Berlinale 2011 aura réservé son lot de surprises (les excellents "The devil's double" de Lee Tamahori et "Vampire" sur lesquels nous reviendrons plus en détail), mais aussi permis de découvrir d'autres oeuvres, certes moins captivantes, mais dont il y a toujours cependant quelque chose à retenir, malgré la déception générée quelques fois.

Dans le cadre de la Compétition, "Yelling to the sky" n'apporte pas grand chose de nouveau à la thématique de la misère sociale au sein de la minorité noire. Mêlant propos sur la persécution de deux soeurs par le reste du quartier, questions sur les couples de couleurs mixtes et problèmes de violence du conjoint, ce premier long métrage ne cesse d'accumuler les clichés, malgré de jeunes interprètes plutôt convaincants. On adopte ainsi le point de vue de la fille et de sa soeur, l'une réussissant temporairement à s'évader du cocon familial, tandis que l'autre ne trouvera pas meilleur échapatoire que de tomber amoureuse d'un dealer. Mais le cocktail dangereux de la revente et de la liaison sera à peine esquissée, la réalisatrice préférant se pencher sur les rapports conflictuels avec leur père. Une peinture du milieu un peu trop chargée, pour un message de pardon un peu trop appuyé.

"Tropa de Elite 2" faisait cette année l'ouverture du Panorama Special, trois ans après l'ours d'or reçu par le brésilien José Padilha, pour le premier volet. A l'époque, malgré le succès public du film, le réalisateur s'était vu fortement critiqué, accusé de faire l'apaologie de la police et des interventions musclée. Du coup, dans ce second volet, il rectifie le tir et tout le monde en prend pour son grade, les gauchistes qui font leur beurre des dérapages policiers, les policiers et politiques, tous corrompus. Bref, Padhila, s'il signe un film d'action plutôt efficace, se concentre plus sur les problèmes politiques de son pays, mais pour mieux créer l'empathie avec son héros (devenu Colonel), mêle l'histoire privée au parcours professionnel, pour en faire une peu crédible exploitation sous forme de vendetta personnelle. Reste la scène d'ouverture avec la prise d'otages en prison et la musique et le son "poids lourds" qui baignent le film dans une ambiance plombée, un rien trop artificielle.

Coté Generation (la section pour enfants et ados, également compétitive), nous guettions la présentation du film français signé Olivier Ringer, "A pas de loup". Le concept de ce film d'à peine 1h17 est simple : donner à entendre la moindre des pensées d'une petite fille, éprise d'un doute terrible quant à l'intérêt que ses parents peuvent bien lui porter. La tentative était louable, mais le mutisme de la gamine fait qu'il est bien difficile de se passionner pour ses errances, certes attendrissantes, qu'elle tente de faire pousser des graines (la saga récurrente et amusante du film) ou qu'elle décide de se cacher dans la niche du chien alors que ses parents repartent en voiture. L'approche de l'enfance est cependant assez fine - on reconnaîtra la tendance au défi caractéristique de cet âge -, et l'isolement de la petite par rapport à ses parents est plutôt bien rendu, ces derniers n'apparaissant que dans quelques plans furtifs ou dans le lointain. Un film où austérité stylistique alterne avec quelques moments de grace.

Film d'ouverture de la même section, "Griff the invisible" est une jolie fable sur la différence, dans lequel un jeune homme coincé se prend pour un super héros, avertissant les vilains de ne pas s'insinuer dans son quartier. Dans la mouvance de "Kick-ass", le scénario adopte un point de vue différent sur la violence, préférant se concentré sur le coté "freak" du personnage principal, opposé au caractère terre à terre de son frère, dont la nouvelle petite amie pourrait bien aussi s'alimenter de ses fantasmes (elle est persuadée que si ses cellules sont bien alignée, elle pourra un jour traverser les murs). La vie serait-elle bien plus passionnante quand on la pimente d'un peu d'action et de danger ? C'est fort possible. Le scénario, lui, sans réelle surprise, penche nettement du coté de la comédie dans une dernière partie où la jeune fille rentre dans le jeu de Griff. Un film qui prend partie pour l'imagination.

Source: Olivier Bachelard

14/02/11

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