Le début du film inquiète un peu. Car le réalisateur de "V Subbotu" ("Innocent saturday") Alexander Mindadze use et abuse de la caméra à l'épaule, faisant ressentir au spectateur chacun des pas du protagoniste principal. Tant d'instabilité se justifie certes par l'état d'urgence dans lequel se trouve ce jeune membre du parti, confronté à l'explosion d'une tour de refroidisseur de Chernobyl, dont il apprendra rapidement qu'il s'agit en fait également d'un des réacteurs. Les autorités ne voulant pas créer la panique, décident de ne pas évacuer, laissant la population sortir à son grès, comme lors de n'importe quel samedi. Lui, décide de n'avertir qu'une seule personne, une jeune femme qu'il aime en secret, pour s'enfuir avec elle.
Mais une fois le train manqué, ce qui devrait être une fuite, se transforme en un samedi presque comme les autres, où la catastrophe se rappelle à lui par moment, l'amour ou l'amitié le faisant revenir en arrière. Film viscéral, épaulé par une formidable troupe de jeunes interprètes (de la petite amie aux ex-potes du groupe de rock), "Innocent saturday" permet retrouvailles comme règlements de compte, dépeignant une Russie printanière, une jeunesse en décomposition, qui se réfugie aisément dans l'alcool, et que même une catastrophe de telle ampleur n'arrive pas à sortir de ses problèmes quoitidiens de moyens, de liberté etouffée et d'emprise du parti.
Source: Olivier Bachelard
15/02/11
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