Lee Tamahori, réalisateur remarqué de "L'âme des guerriers", nous avait depuis un peu laissés sur notre faim, avec des oeuvres mineures tels "XXX2 The next level" ou "Next". Le voici incontestablement de retour sur le devant de la scène avec "The devil's double", ceci grâce à sa mise en scène coup de poing et à l'interprétation magistrale de Dominic Copper en Latif, jeune homme engagé malgré lui au début des années 90 pour être la doublure corporelle de Uday Hussein, le fils de Saddam Hussein. Dans ce double rôle, le comédien excelle, tantôt homme sans identité, observateur involontaire des mésaction de celui qu'il remplacera à l'occasion, tantôt pervers névrotique, violent et admirateur de diverses techniques de tortures.
La peinture du fils du dictateur irakien est sans pitié, et sans réelle nuances, mais la composition est au niveau de ce portrait peu flatteur, et permet au réalisateur d'alterner opulance du luxe et éclairs d'une violence inouie, la moindre contrariété étant suceptible de faire exploser son personnage central (ou tout au moins l'un des deux, l'autre s'étant déjà frotté aux réactions du plus puissant). Dans ce monde de pouvoir et d'argent, Tamahori semble parfaitement à l'aise et donne chair à tout un contexte politico-diplomatique, ainsi qu'à des personnages secondaires, qu'on aurait tout de même aimé sentir un rien plus consistant (comme celui de Ludivine Sagnier, vamp entraînée également dans ce monde malgré elle). La vraie première bonne surprise de Berlin 2011.
Source: Olivier Bachelard
15/02/11
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