Avec un préambule en voix-off, d'une noirceur infinie, affirmant que quand les choses ne sont pas réglées dans le passé, cela resurgit forcément un jour ou l'autre, "Bullhead", film flamand, navigue du côté du polar, tout en faisant progressivement de plus en plus de place au drame humain. L'intrigue, une sombre histoire de lutte d'influences et de trafic d'hormones chez les éleveurs bovins de Belgique, remet face à face après 20 ans de séparation, deux amis d'enfances. Une gêne insaisissable est tout de suite palpable, et les deux interprètes, sont pour beaucoup dans sa perception.
Parmi les deux, il y a Jacky, un trentenaire ultra barraqué, qui semble en permanence sous influence, un oeil à moitié clos, le regard dans le vague, empli d'une rencoeur ou d'une haine qu'on comprendra plus tard. Celui-ci, à l'image de ses bêtes, prend en fait des hormones, par piqures intra-musculaires, doublée de prises de cachets. Le terrible secret qui unit les deux hommes est révélé assez rapidement, faisant de la deuxième partie du film, un requiem vengeur aussi angoissant qu'étrangement émouvant. Un réalisateur à suivre, qui a su au passage charger son film de la haine viscérale entre flamand et wallons.
Source: Olivier Bachelard
22/02/11
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