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Deauville Asia 2011 - Jour 4 - Du cinéma réjouissant sous le signe de l’amour, de la musique et de l’amitié


Photo Deauville Asia 2011 - Jour 4 - Du cinéma réjouissant sous le signe de l’amour, de la musique et de l’amitiéPetite journée cette fois-ci, avec seulement trois films visionnés, notre rédacteur François ayant décidé de participer à la master class de Kim Jeewoon et de s’accorder une interview du réalisateur japonais de “Birth right” (vu la veille). Les trois films en question, bien que très différents, ont été appréciés à égalité et ont permis, notamment, de poser un nouveau regard sur le cinéma chinois.


ETERNITY
de Sivaroj Kongsakul
(Compétition) + 2

Le jeune réalisateur thaïlandais, qui en est là à son premier long métrage, a présenté son film comme étant une histoire d’amour toute simple inspirée de ses parents. Un sujet personnel, donc, qui tranche largement avec le reste de la programmation, et qui s’avère être l’un des plus jolis moments du festival. Deux jeunes gens tout juste fiancés apprennent à se connaître lors de leurs séjours passés ensemble à la campagne, là où vit la famille du jeune homme. Il ne se passe pas grand chose, et le film est une succession de moments qu’ils partagent en tout simplicité. Mais derrière une narration linéaire et une mise en scène faussement rudimentaire, qui nous amène petit à petit dans l’intimité d’un couple naissant, se cache un portrait tout en douceur d’une jeunesse intemporelle. De nombreux spectateurs ont quitté la séance en cours, sans doute ennuyés par les parti-pris esthétiques et rythmiques du film. Dommage que ceux-là n’aient pas réussis à se laisser bercer, comme nous, par cette touchante histoire.

THE PIANO IN A FACTORY
de Zhang Meng
(Panorama) + 2

Dans la sélection Panorama, voici une jolie petite comédie chinoise. Un décor intemporel, une bande de potes bagarreurs, quelques ritournelles aguicheuses, tels sont les ingrédients de ce joyeux divertissement. Mix surprenant entre Dino Risi et Aki Kaurismäki, le réalisateur aborde un sujet attachant, celui d’un père sans le sou qui, pour avoir la garde de sa fille, décide de lui construire un piano avec l’aide de ses amis. Ici pas de règlements de compte familiaux, mais l’occasion de faire un sympathique petit film de copains, avec bons mots et situations burlesques.

BUDDHA MOUNTAIN
de Li Yu
(Compétition) + 2

La chinoise Li Yu est la seule femme réalisatrice programmée cette année, toutes sélections confondues. Ce n'est pourtant pas sa première fois à Deauville, puisqu'elle déjà venue y présenter un film, "Dam street", lauréat du Grand Prix en 2006. On imagine dons que les spectateurs cinéphiles, venus en masse pour cette projection de fin d’après-midi, l’attendaient au tournant. Son film “Buddha mountain”, qui désigne un espace naturel verdoyant à quelques kilomètres de Chengdu, raconte la rencontre entre trois adolescents inséparables, habitués aux galères, et une ancienne chanteuse d’opéra esseulée, qui leur loue une partie de son appartement. Au début chaotique, cette cohabitation quelque peu incongrue s’avère cathartique pour tout le monde, et notamment pour la logeuse, repliée sur elle-même depuis la survenue dans sa vie d’une terrible tragédie. Les aventures des jeunes protagonistes tiennent plus de la teen série que du trip initiatique, le récit tend à s’éparpiller entre les destinées de tout le monde, mais il se dégage de ce film assez haut en couleur une ambiance réjouissante. Plaisant, drôle et même émouvant, “Buddha mountain” pourrait bien séduire le jury.

Master Classe KIM JEE-WOON
Alors qu’une rétrospective de son œuvre est présentée lors de cette 13e édition du festival, Kim Jee-Woon a passé une petite heure avec le public pour le traditionnel exercice de master class. D’une loquacité qui n’a d’égale que son énorme culture cinématographique, le nouveau maître coréen est revenu, suit aux interventions d’Yves Montmayeur (réalisateur et critique de cinéma spécialisé dans le cinéma asiatique), sur ses débuts, les aspects les plus personnels de sa carrière et son futur en tant que réalisateur. Grâce à une intervention très intéressante et passionnée, qui revient sur sa collaboration avec Lee Byun-Ghun (« Arrêter de travailler avec lui, c’est comme essayer d’arrêter de fumer ») et sa volonté de changer de style à chaque film, Kim Jee-Woon aura séduit le public normand par sa disponibilité et sa sincérité.

Enfin, également présenté ce jour, le dernier film de Tsui Hark, qui sort en salles le 20 avril prochain.

Lire la critique de Detective Dee, le mystère de la flamme fantôme.

Source: Gaëlle Bouché, Sylvia Grandgirard et François Rey

12/03/11

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