News Cinéma

Deauville Asia 2009: Jours 1 et 2 - De jolies préoccupations quotidiennes


Impressions du mercredi 11 mars

Ouverture
FIRAAQ
Compétition
Niveau +2

La persécution des minorités musulmanes dans les régions de l’Inde proche du Pakistan est le sujet central de ce film choral. Divers destins s’y croisent, s’imbriquant peu à peu e manière efficace: celui d’un couple mixte, d’une femme hantée par ses actes, d’un enfant orphelin qui s’ignore, de deux voleurs improvisés, d’un couple dont la maison a été brûlée... Mais chacune de ces histoires intéresse de manière inégale, prenant chacune une tournure inattendue révélatrice des lâchetés des uns, du courage des autres, et surtout de la paranoïa ambiante, génératrice de tensions jusqu’au coeur des plus grandes amitiés. La réalisatrice filme avec son coeur et réussit à communiquer l’inquiétude, et même la culpabilité, au travers notamment des visions réussies qu’a la vieille dame.

Impressions jeudi 12 mars

TRIVIAL MATTERS
de Pang Ho-Cheung (Hong Kong)
Compétition
Niveau +3

Série de courts métrages correspondant chacun à un chapitre et à une préoccupation pas forcément si quotidienne, le troublant et drôle “Trivial matters” touche par son réalisme intimiste autant que par son ton décalé. D’emblée, on s’amuse du portrait de ce psychiatre, filmé par l’un de ses élèves, qui explique qu’il n’a pas de problème, mais que sa sexualité de couple n’existe plus. Mettant en image les visualisations imaginaires de l’interviewer, on assiste d’abord au point du vu du mari, puis de la femme, sur des ébats pas des plus érotiques. Puis l’on suit différentes obsessions, d’un jeune homme pour les pipes, d’une jeune femme pour un camarade de classe, d’un homme mûr pour les prostituées... Tout ne tourne pas autour du sexe, mais presque. Le ton est juste, cynique, amusé mais jamais moqueur, provoquant l’émotion par de petites touches d’une humanité aussi faible que spontanée.

CHANT DES MERS DU SUD
de Marat Sarulu (Khirghizstan)
Compétition
Niveau +2

La présentation d’un film kirghize à Deauville constitue en soi un événement. Marat Sarulu n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai, puisqu’il a déjà trois longs métrages à son actif ! Chant des mers du Sud retrace la petite vie de deux couples de voisins dans un village kazakh. Les premiers sont russes, les seconds kazakh et ils vivent en parfaite harmonie. Jusqu’au jour où la femme russe donne naissance à un enfant brun aux yeux bridés... Flirtant habilement avec la comédie (quelqu’un aurait-il couché avec le voisin ?), la fresque historique et le conte légendaire, le réalisateur offre un hymne poétique au multiculturalisme et au brassage ethnique, servi par une mise en scène inspirée.


24 CITY
de Jia Zhang-Ke (Chine)
Panorama
Niveau 0
Grand cinéaste social chinois Jia Zhang-Ke retrace aux travers de 8 témoignages le quotidien souvent douloureux de 3 générations d’ouvriers de l’usine 420 de Chengdu, fleuron de l’industrie aéronautique des 50 dernières années. Un docu-fiction sobre et épuré sur cette société chinoise totalement dévouée au travail. Un film un peu ardu tant les témoignages sont précis et détaillés.

Lire la critique de 24 CITY par Sylvia Grandgirard

FIREBALL
de Thanakorn Pongsuwan (Thaïlande)
ACTION ASIA
Niveau 0
Après “Opapatika”, déjà présenté l’an passé dans la catégorie Action Asia, le réalisateur thaïlandais revient avec un film coup de poing qui ravira les fans de combats et de pectoraux en sueur. Le concept : des équipes s’affrontent lors de tournois de Fireball, un jeu ultra-violent mixant basket-ball et arts martiaux ! Si les nombreuses scènes de combat s’avèrent redoutablement efficaces (à mi-chemin entre Dragon Ball Z et Fight Club !), celles qui visent à donner une profondeur psychologique aux personnages tombent complètement à l’eau. Chaque tentative de créer une situation de drame en devient presque ridicule. Résultat : on se retient de rire entre deux coups de stress.


NAKED OF DEFENSES
de Ichii Masahide (Japon)
Compétition
Niveau +1

C’est l’histoire d’une femme enceinte jusqu’aux yeux qui, fraîchement embauchée dans une usine, se lie d’amitié avec l’une de ses collègues. Or celle-ci traîne derrière elle une expérience douloureuse, qui refera surface dans sa vie et parasitera la relation entre les deux femmes. Le drame pèse en permanence sur le film, qui s’étire un peu trop en longueurs et ne nous épargne pas certaines caricatures. La fin, notamment, pousse carrément à l’excès. Heureusement, quelques bonnes trouvailles visuelles viennent enrichir la mise en scène et diluer les lourdeurs du scénario.

Source : Sylvia Grandgirard, Gaëlle Bouché et Olivier Bachelard

13/03/09

Partager cet article sur Facebook Twitter