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Deauville Asia 2008 - Jour 4 – L'amour naît des décombres, alors que les femmes complotent


Photo Deauville Asia 2008 - Jour 4 – L'amour naît des décombres, alors que les femmes complotentSamedi 15 mars 2008

9h00
The flower girl
Panorama
Niveau 0

Film venu de Corée du nord (comme « Journal d'une jeune nord coréenne » l'an dernier), « The flower girl » est l'histoire d'une bouquetière (vendeuse de bouquets), tirée d'un opéra, dont on entend au fil du film, quelques chansons. Si le contexte social est totalement plombé et mènera forcément à la rébellion contre les usuriers exploitants du peuple, on a immédiatement envie de rire à l'énoncé de la composition de la famille de l'héroïne. Son père est mort, son frère en prison, sa petite soeur aveugle, et sa mère... gravement malade ! Et bien entendu, on se doute qu'il va encore lui arriver bien des malheurs. Sur-joué, larmoyant (qu'est-ce qu'on pleure bien et souvent en Corée du nord), le film est construit autour de flashs-backs contant en plus les malheurs passés des autres membres de la famille. Ajoutez un grain et une direction artistique d'une autre époque, et vous aurez bel et bien la sensation d'être revenu dans les années 20 ou 30... Heureusement, le film a reçu le « prix du peuple » dans un quelconque obscure festival ! On aurait préféré un véritable opéra, avec un rien de modernité.

11h00
Exodus
Compétition
Niveau +1

Quand il était plus jeune, Pang Ho-Cheung se demandait pourquoi les filles s’absentaient aux toilettes plus longtemps que les garçons. Il imagina alors qu’elles s’y réunissaient pour y élaborer des complots contre le sexe opposé. Cette idée intéressante bien que saugrenue marque le point de départ de l’écriture du scénario d’Exodus, un polar original qui flirte avec l’absurde. Suite à l’arrestation d’un voyeur qui prétend enquêter sur un syndicat des femmes tueuses, un flic décide de mener sa propre investigation. Lent, pataud mais plein de bonne volonté, cet anti-héros est saisi par le doute et commence à sérieusement s’inquiéter ! L’histoire est bonne, servie par quelques bonnes trouvailles de mise en scène. Dommage pour les longueurs.

11h30
Crows zero
Action Asia
Niveau +1

Au lycée, dès la cérémonie de rentrée, l'ambiance est à l'affrontement entre élèves, pour prendre le pouvoir, et devenir le Roi. Jusque là, jamais personne n'a réussit, aussi la bataille sera rude entre Serizawa et Genji, le nouveau venu, chacun cherchant à s'allier les chefs des trois classes restantes. Takeshi Miike signe ici un nouveau film totalement barré, qui fait forcément penser au pilote d'une série télé. Les lycéens y sont tous habillés de noir, roulant en permanence des mécaniques, alors que les véritables yakuzas sont décrits comme pathétiques et lâches. Malheureusement, malgré les idées hallucinantes habituelles (voir la partie de bowling avec quilles vivantes, ou les morceaux de bravoure de Genji, indestructible, mais bien amoché), le scénario s'épuise à force de laisser la part belle aux affrontements entre gangs. Amusant mais trop tourné castagne sur la fin.

14h30
Wonderfull town
Compétition
Niveau +2

Takua Pa est une petite ville du sud de la Thaïlande ravagée par le Tsunami. Le chômage y est omniprésent, les jeunes s’ennuient, un calme étrange et pesant entoure les lieux. Débarque un jour le jeune Ton, qui loue une chambre dans l’hôtel géré par la jolie Na. Très vite ils tombent amoureux, suscitant rumeurs et désapprobation des habitants. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, ce premier film n’est pas un énième témoignage de la catastrophe du Tsunami et de la supériorité de la nature sur l’homme. Il s’agit avant tout d’une histoire d’amour, seule note de pureté dans un lieu où tout espoir a été perdu, telle une fleur grandissant dans les décombres. Très vite les villageois s’acharnent à détruire cette idylle, comme décisés à se trouver un nouvel ennemi. Un récit tendre et amer que les images de la ville décimée rendent encore plus vibrant.

16h30
Opapatika
Action Asia
Niveau -1

Les « Opapatikas » sont des sortes de fantômes. Durant les premières minutes, la voix off, intarissable, nous explique qu'il y a 4 façons de naître: d'une couvée, de la sueur, d'une matrice, ou de rien, en opapatika. Malheureusement, elle ne se taira pas, commentant les sensations ou les objectifs du héros, suicidé, qui se doit d'aider son maître à capturer 5 démons aux pouvoirs et malédictions différentes. Et notre héros a la sienne: en échange de son ultra développé sixième sens (l'intuition), il perdra à terme les cinq autres (sens). Vous l'aurez compris, le scénario est bourré d'idées, les effets spéciaux plutôt réussis, comme les chorégraphies des combats. Mais on ne comprend au final pas grand chose, le film se perdant en digressions côté voix off et en plans dont le manque de lumière masque mal le manque de composition. Enfin le fait que le tout soit tellement insistant quant au péché que constitue le suicide, finit par rendre l'entreprise douteuse.

17h30
Fujian Blue
Compétition
Niveau -1

Une bande organisée de jeunes criminels extorque de l’argent à des femmes adultères en les faisant chanter. Jusqu’au jour où leur victime est la mère de l’un d’entre eux. Le réalisateur, Robin Weng, a 26 ans et est lui-même né dans la province du Fujian, en Chine. Là-bas, une seule obsession : gagner de l’argent pour s’éclater en toute insouciance et s’immigrer illégalement à l’étranger, dans l’espoir d’un avenir meilleur. Weng, âge seulement de 26 ans, sait filmer les jeunes et montrer les tensions qui les lient. Malheureusement, le récit épique et la peinture sociale se mélangent mal, finissant par se perdre en cours de chemin.

Source: Sylvia Grandgirard et Olivier Bachelard

16/03/08

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